Fret maritime : le Maroc monte en grade chez les géants mondiaux    Commerce extérieur : les échanges entre Rabat et Madrid au plus haut    Perspectives économiques : une croissance qui peine à convaincre    Education : l'enseignement privé en congrès pour penser l'avenir de l'école    Parlement : El Adaoui met l'accent sur le principe de corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes    Genève : Le Maroc prend part au 1er Congrès mondial sur les disparitions forcées    L'Union générale des journalistes arabes réitère son soutien à l'intégrité territoriale du Maroc    Maroc-Gambie : Mamadou Tangara salue le leadership de S.M. le Roi au service de la Ummah    Espagne-Maroc. Le Roi d'Espagne souligne le caractère spécial des relations hispano-marocaines    Un député européen répond fermement à l'extrême gauche à Bruxelles : La politisation du Parlement européen, un outil au service d'agendas douteux du Polisario et de l'Algérie ?    Régimes de retraite : El Adaoui en appelle au gouvernement pour activer la réforme    Le Chinois Hailiang annonce que son projet marocain de cuivre pour batteries électriques de 5,08 milliards de dirhams «se poursuit selon les objectifs fixés»    Abdessamad Kayouh annonce des avancées pour régulariser le transport mixte et lutter contre l'informel et promet une charte nationale de la mobilité durable    Le Maroc, l'Espagne et la Russie donnent une seconde vie au gazoduc Maghreb Europe (GME)    Cours des devises du mercredi 15 janvier 2025    Meta entend licencier 5% de ses employés "les moins performants"    Appareils médicaux : L'UE envisage d'exclure les entreprises chinoises de ses marchés publics    Daniel Chapo investi nouveau Président du Mozambique    Le RN à la tête du groupe d'amitié France-Maroc : Karim Bencheikh se dit « effaré »    Chawki Benzehra, le cyberactiviste qui fait trembler le régime algérien    Au "stade final", les négociations pour un rêve à Gaza s'accélèrent    Les Emirats annoncent le lancement du satellite "Mohamed Bin Zayed"    Hakimi : «Ma mère s'occupe de gérer toutes mes finances»    CCAF / Programme de l'ultime journée: La RSB lorgne la première place du groupe !    Reda Belahyane : « Ma préoccupation principale est d'aider ma famille »    Foot: L'international marocain Rachad Fettal éloigné des terrains pour plusieurs mois    Football. report du CHAN 2024    Tirage au sort du CHAN / Aujourd'hui: Horaire? Chaînes?    Antidopage /Athlétisme : Le Maroc améliore son indice d'antidopage grâce aux efforts de l'AMAD    La Lazio en pourparlers avec Hellas Verone pour signer Reda Belahyane    Rabat: Les technologies émergentes pour contrer le terrorisme sur la façade atlantique en débat    DGAPR : 79 cas de rougeole recensés dans les pénitenciers marocains    Alerte météo : vague de froid de mercredi à vendredi dans plusieurs régions    Températures prévues pour le jeudi 16 janvier 2025    Radiologie interventionnelle. Un avenir prometteur    Lutte contre l'analphabétisme : Bilan insatisfaisant, selon Zineb El Adaoui    Réforme de la Moudawana : À l'heure des amendements, les tests ADN sèment la discorde [INTEGRAL]    À Rabat, le théâtre Mohammed V célèbre le Nouvel An amazigh 2975    Mehdi Bensaïd propose la création d'un forum professionnel permanent pour les industries culturelles arabes    Théâtre Mohammed V de Rabat abrite une cérémonie à l'occasion du Nouvel An Amazigh 2975    Le président coréen Yoon Suk Yeol arrêté, une première dans l'histoire du pays    Exposition – « Elévations Silencieuses » : Mahi Binebine, quand le silence sculpte l'essence humaine    Bayrou promet de s'attaquer aux « innombrables » sujets d'inquiétude pour la France    Cartes grises : Kayouh vise à réduire les délais de traitement    Nouvel An Amazigh: Les célébrations de rue se mêlent aux revendications de mise en oeuvre de l'officialisation de la langue    L'Université de Birmingham garde fièrement le portrait de l'ambassadeur marocain ayant inspiré Shakespeare    Id Yennayer : Le vrai "Bonané" des Marocains !    Yennayer : Ces différences qu'il faut voir entre le Maroc et l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Caravane à Azilal : Halte au mariage coutumier !
Publié dans Albayane le 19 - 09 - 2010

Le comité de suivi pour la prolongation de l'article 16 du Code de la famille organise, du 23 à 28 septembre, une caravane dans la région d'Azilal pour sensibiliser les habitants à la régularisation des mariages coutumiers.
Le mariage coutumier, connu sous le nom du «ôrf» ou mariage par «fatiha», continue de prendre des proportions inquiétantes. Et ce, en dépit de la prolongation de l'article 16 du Code de la famille annoncée en avril dernier lors de la présentation du bilan de six ans de la mise en application du nouveau code de la famille. A l'occasion, le conseil des ministres avait adopté ce projet en mars dernier.
Quatre associations sont investies dans cette caravane, la troisième du genre. Il s'agit de l'Association pour l'éducation des droits humains (AEDH), Insat de Beni Mellal, la fondation Ytto et l'Association marocaine des droits des femmes (AMDF). Cette campagne vise trois communes à Azilal (Aït abbas, Aït Mohamed, Zaouiyate Ahensal). «Le choix de cette région n'est pas fortuit. Azilal représente l'un des points noirs où le mariage à la «fatiha» est toujours de rigueur », nous explique Najat Ikhich de la fondation Ytto. L'année dernière, la fondation avait rassemblé 10.000 dossiers de mariage coutumier non régularisés à Azilal.
Cette caravane vient en aide aux habitants des régions enclavées avec pour objectif de les sensibiliser sur la nécessité et l'intérêt à régulariser les mariages coutumiers connus par «ôrf» ou le mariage à la «fatiha». Une campagne de communication sur les dispositions du nouveau Code de la famille réformé en 2004 et la sensibilisation sur la prolongation de l'article 16 relatif au mariage «ôrf», s'avère donc nécessaire. En outre, les responsables de cette caravane devront rassembler les dossiers auprès des concernés et les déposer auprès du tribunal pour une régularisation collective. «Le but est d'éviter aux habitants les tracas des déplacements onéreux aux tribunaux », souligne Mme Ikhich, présidente de la fondation Ytto.
Cependant, cette opération n'est pas une sinécure. Et pour cause. «Le ministère de la Justice n'a pas jugé utile de prendre part à notre action. Les responsables ont même ignoré nos correspondances. C'est d'autant plus navrant que le travail que nous entreprenons, c'est le ministère qui devra le faire pour faire respecter la loi», regrette la responsable de la fondation.
Les chiffres qui parlent
Selon les statistiques collectées par le comité de suivi, plusieurs dossiers de régularisation de mariage se sont accumulés dans les tribunaux, avant avril dernier, à travers le royaume. Ce qui témoigne de la persistance de ce phénomène. Ainsi, à Azilal, 10 000 dossiers ont été enregistrés. On en compte 780 à Casablanca, 300 à Berrechid, 400 à El Jadida, 168 à Imilchil.
Des chiffres qui témoignent de la persistance de cette pratique ancienne dans notre société en l'absence de campagne de sensibilisation auprès de ces agglomérations fragiles où le taux d'analphabétisme reste élevé. «La persévérance des coutumes ancestrales dans beaucoup de régions du Maroc explique la résistance manifestée à l'égard de la légalisation des mariages », explique notre interlocutrice.
La complexité des procédures administratives ainsi que le coût de la régularisation des dossiers constituent également des obstacles majeurs. Si les frais de chaque dossier vont de 160 à 200 DH par cas, les dépenses liées au déplacement du couple et de leurs proches sont des plus importantes. Elles peuvent atteindre les 2000 dirhams (entre transport, loyer et nourriture).
Un guichet mobile dans les régions enclavées
Selon Mme Ikhich, l'application de la loi en vigueur requiert d'abord de mettre en place un guichet mobile pour approcher l'administration des citoyens particulièrement dans les régions isolées ainsi que l'exonération des frais des dossiers. Surtout que les femmes mariées à la «fatiha» sont généralement privées de leurs droits légaux qu'il s'agisse de la pension alimentaire ou de l'héritage. Le comité de suivi a fait état de 93% de femmes veuves privées de leur héritage. Pour de nombreux observateurs, le mariage non légalisé est un prétexte pour contourner la loi sur la polygamie. Pis : ces pratiques favorisent le mariage des mineurs.
A titre d'exemple les filles à Aït Abbes à Azilal se marient à l'âge de 10 ans. Alors qu'à Anfgou à Imilchil, elles se marient entre 7 ans et 8 ans. D'ailleurs, le sixième bilan de l'application du Code de la famille a mis le doigt sur la prolifération disproportionné de ce phénomène (33253 cas en 2009, selon les chiffres présentés par le ministère de la Justice en avril dernier).
Les conséquences sur les droits des enfants sont aussi graves.
D'autant qu'ils sont privés de leurs droits les plus élémentaires. Les chérubins issus de ce mariage ne sont pas inscrits dans l'état civil et ne peuvent donc prétendre à la scolarisation. La campagne organisée par la fondation Ytto en octobre 2009 fait état de 97% d'enfants non scolarisés faute d'état civil.
Certes la prolongation de l'article 16 du Code de la famille est une décision judicieuse qui permettra de battre en brèche le phénomène des mariages non déclarés. Toutefois, si elle n'est pas suivie de campagne de communication et de mesures incitatives, ses effets resteront limités.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.