La rentrée au niveau des collectivités territoriales sera marquée sur un plan institutionnel par la tenue des sessions ordinaires au titre du mois de septembre au niveau des arrondissements, des communes urbaines, des assemblées préfectorales et des conseils des régions. La charte communale stipule que ces sessions sont consacrées notamment à l'examen et l'approbation des projets de budget pour la prochaine année. Ces sessions ordinaires qui devraient être tenues avant la fin de ce mois de septembre interviennent dans un climat de tension sociale dans plusieurs villes du royaume. Dans la capitale ismaélienne, les fréquentes coupures d'eau continuent de susciter la colère et l'indignation des habitants. Le constat est le même dans la ville de Sefrou où les habitants ont marché à plusieurs reprises contre la soif subie dans la commune urbaine de Ribat Al Khir (ex Harmomou). A Rabat, les problèmes de transport urbain en commun ne sont pas encore définitivement réglés, notamment dans certains quartiers périphériques de la ville de Salé où le bras de fer entre le maire Lezrak et son prédécesseur Sentissi sont arrivés au point de non retour ces dernières semaines. A Casablanca, les bidonvillois alternent mouvement de protestation et sit-in, dénonçant ce qu'ils qualifient d'irrégularités qui auraient entachées l'opération de leur recasement. Vendredi dernier, vers 22 heures, une manifestation organisée devant le siège de l'arrondissement communal de Sidi Moumen a donné lieu à des affrontements qui ont fait des blessés dans les rangs des bidonvillois protestataires. Le pire a été évité de justesse grâce à l'intervention des éléments de la protection civile. En plus de cette problématique d'habitat insalubre, la recrudescence du phénomène des agressions sous menace de l'arme blanche commence à inquiéter sérieusement les habitants et les visiteurs de la ville blanche. A Ain Sebaâ, l'affaire de l'exploitation des locaux de la commune à des fins de débauche sera fortement soulevée lors de la session ordinaire de ce mois de septembre. Cette affaire, rappelle-t-on, a éclaté avant les vacances de l'été quand les limiers de Aîn Sebaâ-Hay Mohammedi ont surpris en flagrant délit de débauche un employé de la commune et un courtier des élections dans la zone dans un local réservé à la chose culturelle de l'arrondissement. A Al Fida, les élus comme les habitants attendent la programmation à l'ordre du jour des dossiers en suspens notamment l'affaire Grigwane qui serait devant la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et les dysfonctionnements ayant émaillé la gestion de la chose locale dans la zone, surtout la question de l'occupation illégale de l'espace public en 2009. Il faut dire que d'innombrables problèmes liés à la vie quotidienne des habitants sont soulevés avec véhémence. C'est dire que les sessions seront houleuses dans plusieurs communes du pays. La proximité est ainsi mise à mal. L'état de certaines de nos communes demeure encore loin de leur rôle de partenaires du développement local et global. Il est encore plus loin de la vision royale. Car, lors de l'ouverture de l'année législative 2008, le Souverain avait souligné que les collectivités locales «constituent à nos yeux le socle de la démocratie ainsi que le cadre propice d'une synergie positive entre démocratie et développement». Le chemin est encore long devant les communes avant d'être dans la plénitude de cette configuration idéale mais néanmoins nécessaire.