Encore une grosse désillusion s'abat comme une douche froide. Décidément, les coups cinglants essuyés, depuis déjà des lustres ne font que récidiver de plus belle. Les déconvenues amères qui nous couvrent de dérision s'en prennent sans pitié à une équipe escamotée, froissée et ballottée telle une épave au creux des lames. Les lions de l'Atlas qui, à l'époque, rugissaient dans les savanes d'Afrique, mordent la poussière en face des petits fauves qui, à peine, se font pousser les crocs et les griffes. Le club Maroc ne parvient guère à se remettre d'aplomb après les multiples déconfitures. De qui se moquent les décideurs qui continuent à faire avaler les couleuvres à toute une nation lassée par la défaite assassine? On ne comprendra jamais cette conduite saugrenue d'une fédération ou d'un ministère qui s'obstinent à prendre le peuple pour dupe et candide. Depuis qu'on n'avait pas froid aux yeux de se payer sa tête par cette supercherie des plus immondes. Qui, à travers le monde entier, pourrait tolérer une loufoquerie pareille ? Celle de conclure un contrat avec un coach qui ne peut pas rallier son nouveau groupe, en raison de son engagement avec un autre team du golf. Du jamais vu ! Les bévues de cette idiotie ne se font pas attendre, au grand malheur d'un public usurpé et cruellement affecté dans son amour propre. Samedi dernier, devant une modeste formation centrafricaine, nos compatriotes n'étaient que l'ombre d'eux même. Evoluant avec des joueurs qui, paradoxalement, entament la saison sportive en compagnie de leurs clubs respectifs, le vent en poupe, à l'image de Chamakh à Arsenal, Hamdaoui à Ajax, Arabi à Caen…, la sélection nationale broyait du noir, tout au long de la partie, en dépit de quelques sursauts vacillants tels des fétus de paille, notamment de Boussoufa, Berrabeh ou encore Hermach et Lamyarhri, visiblement au dessus du lot. On déplorait atrocement cette cacophonie qui accablait cette équipe désemparée, timorée et titubante, au fil du temps. A aucun moment, on n'avait l'impression que le fond de jeu allait s'améliorer, avec une défense en ligne vulnérable où Nadir se transformait en libéro pour sauver in extrémis des alertes adverses éclairs et percutantes. Les latéraux sombraient dans l'approximation et l'inexactitude, en particulier Mahdoufi qui, perdant ses repères, fut conspué par le public agacé par ses ratages. Quand à la ligne médiane, lourdement étoffé, elle se montrait statique et mal inspirée, malgré l'abattage de Berrabeh, Lahmadi et Hermach. Enfin, la ligne d'attaque était quasiment effacée et fébrile, particulièrement Hamdaoui qui s'estompait à l'approche de la surface de réparation. En somme, tout cet équipage désorienté pêchait par l'absence d'un coaching sur place et non pas à distance. On ne peut donc espérer grand-chose, avec une équipe sans fond de jeu ni automatismes féconds. Jusqu'à quand continuera-t-on à nous asséner des revers et à placer des joueurs de talent dans des situations d'humiliation lamentable ? C'est vraiment triste de s'acharner à jouer indéfiniment ce jeu sordide, à l'heure où des «petites» nations de football, comme la Centrafrique émergent dans le firmament des grands et parviennent à nous donner une leçon de construction tactique, de travail assidu et de générosité implacable. Avec un simple entraîneur qui côtoie son équipe sur le banc de touche.