Le mandat britannique 1917 Le 11 décembre, le général anglais Allenby entre à Jérusalem. 1918 L'armée anglaise occupe déjà la totalité de la Palestine, c'est la fin de la domination ottomane. 1920 Lors de la conférence de San Remo, les alliés se partagent les territoires. La Syrie et le Liban passent sous contrôle français, la Palestine et l'Irak sous contrôle anglais. 1923 La Société des Nations confirme le mandat britannique sur la Palestine, mais la région située à l'est du Jourdain est exclue de la Palestine et du mandat : les Anglais, pour tempérer le non respect des engagements vis-à-vis de la famille Hussein, créent la Transjordanie et l'attribuent à l'émir Abdallah, un autre fils du roi Hussein. 1931 Au 17e Congrès sioniste, Jabotinsky, leader du mouvement extrémiste juif «révisionniste», exige le vote d'une résolution consacrant comme but final la création d'un état juif en Palestine. Cette résolution est rejetée et le mouvement «révisionniste» entre en dissidence. En effet, en 1931 encore, les leader sionistes (Haim Weitzmann, Victor Arlosoroff) s'interrogent sur la possibilité d'un Etat binational sur un même territoire. 1935 Les partis politiques arabes de Palestine présentent aux Britanniques trois revendications, qui vont devenir les objectifs de la grève générale et des émeutes de 1936 : l'arrêt de l'immigration juive, l'interdiction de la vente des terres aux sionistes et l'autonomie d'une administration désignée sur une base majoritaire. 1936 Une grande révolte arabe se soulève : émeutes anti-juifs à Tel-Aviv, bombes dans les autobus, incendies, grève générale dans le pays, affrontements avec les militaires britanniques et massacres sont destinés à renverser le Mufti de Jérusalem. 1937 A la suite de ces troubles, la première commission d'enquête sur les «violences aux Proche-Orient» (la Commission britannique Peel) recommande le partage du pays. Cette proposition est rejetée par le Mufti de Jérusalem, mais après de nombreux débats, le partage est accepté par les responsables sionistes, avec l'espoir d'en améliorer les frontières dans le futur. 1945 A la fin de la Seconde Guerre mondiale, des réfugiés juifs, rescapés des camps nazis, immigrent en masse en Palestine. Cette immigration illégale, en vertu des dispositions du Livre Blanc, est combattue par l'Angleterre. 1947 Incapable de concilier les revendications contradictoires des communautés juive et arabe, le gouvernement britannique charge l'ONU de régler la question. Un plan de partage est alors proposé au vote de l'ONU. Mis en place par la résolution 181, ce plan de partage prévoit un Etat juif, un Etat arabe et une zone « sous régime international et particulier ». Israël possèderait 55 % du territoire et la zone internationale comprendrait les lieux saints que sont Bethléem et Jérusalem. Les onze nations arabes prenant part au vote sont contre le plan de partage. Les Etats-Unis et l'URSS sont, eux, favorables au partage. Au terme d'un vote extrêmement serré, le plan de partage est adopté le 29 novembre par 33 voix pour, 13 contres et 10 abstentions. Des affrontements entre juifs et arabes explosent dès les jours qui suivent le vote de l'ONU. La proclamation de l'Etat d'Israël 1948 A la date du 14 mai, le mandat britannique expire. David Ben Gourion proclame la création de l'Etat d'Israël, reconnu par Moscou et Washington. L'ancien Etat d'Israël avait disparu en 70 après Jésus Christ, lorsque Jérusalem avait été détruite par les Romains. L'annonce provoque l'entrée en guerre immédiate des Etats arabes. Les armées d'Egypte, de Jordanie, de Syrie, du Liban et d'Irak envahissent le pays. C'est la première guerre israélo-arabe. Après quelques revers, l'armée israélienne, mieux équipée et mieux organisée, reprend le dessus de la bataille. Les combats s'accompagnent de l'exode de 800 000 réfugiés palestiniens, fuyant les actes d'intimidation ou d'expulsion, craignant des actes atroces amplifiés par la propagande. 1949 La première guerre israélo-arabe se conclut par une victoire d'Israël. Israël repousse ses frontières dessinées par l'ONU et occupe désormais la partie ouest de Jérusalem, devenue capitale. La Cisjordanie est rattachée à la Jordanie et la bande de Gaza revient à l'Egypte. Les 800 000 réfugiés arabes palestiniens se retrouvent dans des camps de réfugiés situés en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, au Liban, en Jordanie et en Syrie. L'ONU vote la résolution 194 proclamant le «droit au retour» ou le droit à une indemnisation des réfugiés palestiniens. 1950 La Knesset, le parlement israélien, vote la «loi sur le retour» qui accorde la citoyenneté israélienne à tout juif qui la demande. De nombreux réfugiés juifs reviennent alors des pays arabes où ils étaient menacés. La population juive s'accroît considérablement. Israël devient membre des Nations Unies. Les Etats arabes ne reconnaissent pas son existence. A Jérusalem-Est, les lieus saints sont interdits aux Israéliens. 1956 Désireux de renforcer l'union entre les pays arabes, l'Egyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le Canal de Suez. Israël, la Grande-Bretagne et la France s'y opposent et mènent conjointement la campagne du Sinaï. Mais une pression simultanée des Etats-Unis et de l'URSS les contraint au repli. Cet échec marque la chute de l'influence des anciennes puissances coloniales dans la région. 1959 Au Koweït, Yasser Arafat fonde le Fatah. Cette organisation, mouvement de libération de la Palestine, prône la lutte armée et défend l'action du peuple palestinien. 1964 Du 13 au 17 janvier, se tient au Caire le premier sommet des chefs d'Etats arabes, marquant ainsi l'espoir d'une unité arabe et posant les bases d'une entité palestinienne. Le 29 juin, à Jérusalem, s'ouvre le premier Congrès national palestinien. Il vote la création de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) et nomme son dirigeant : Ahmed Choukeiry. 1967 Les tensions frontalières entre Israël et la Syrie augmentent. La propagande soviétique proclame alors qu'Israël est en train de préparer une guerre totale contre Damas. Ces déclarations forcent l'Egypte, en vertu du traité d'assistance mutuelle signé par les deux pays, à apporter son soutien à la Syrie. Dès le 14 mai, les forces égyptiennes pénètrent dans le Sinaï. Trois jours plus tard, l'Egypte demande l'évacuation des forces de l'ONU et ferme le détroit de Tiran aux bateaux israéliens, un acte présenté par Israël comme «casus belli». Du 5 au 11 juin, c'est la guerre des Six Jours. Elle se conclut sur une victoire militaire d'Israël qui a conquis le Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie, et le plateau du Golan. Ainsi, les Israéliens peuvent à nouveau accéder à la vielle ville de Jérusalem et prier au Mur des lamentations. Du 29 août au 3 septembre, les Etats arabes, réunis en sommet au Soudan, proclament les trois «non» de Khartoum : non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d'Israël, non à toute négociation avec Israël. Le sommet de Khartoum consacre l'émergence de l'OLP et fixe les sommes que doivent lui verser annuellement les pays pétroliers. Le 22 novembre, l'ONU adopte la résolution 242 qui demande l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient, le droit pour les Etats de la région de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, et le retrait des territoires occupés à l'issue du conflit. 1968 Du 1er au 4 février se tient le 5e Conseil national palestinien, au cours duquel Yasser Arafat est désigné Président de l'OLP. 1970 Le roi Hussein, qui voit son pouvoir menacé par l'OLP, chasse les militaires palestiniens de Jordanie par une répression sanglante de son armée jusque dans les camps de réfugiés. De cet événement, émerge Septembre Noir, un nom de couverture pour des opérations sanglantes de l'OLP et du Fatah. 1972 Le groupe terroriste palestinien Septembre Noir devient tristement célèbre lors des Jeux Olympiques de Munich en assassinant, le 5 septembre, onze sportifs de la délégation israélienne. 1973 Le jour de Yom Kippour, le plus sacré du calendrier juif, les armées syriennes et égyptiennes attaquent simultanément Israël. Leur objectif : reconquérir les territoires occupés. La guerre du Kippour, aussi appelée guerre d'Octobre ou guerre du Ramadan, est déclarée. Totalement prises au dépourvu, les forces israéliennes sont d'abord submergées, mais parviennent finalement à reprendre le contrôle de la situation. Elles remportent la victoire. 1974 L'OLP obtient le statut d'observateur à l'ONU. 1977 Le 20 novembre, le président égyptien Anouar el Sadate, en visite à Jérusalem, prononce un discours devant la Knesset. Il exhorte le parlement israélien à échanger les territoires contre la paix. Cette avancée historique préfigure les accords de Camp David. De Camp David à Camp David, le temps des accords de paix 1978 Les accords de Camp David sont signés le 17 septembre entre l'Egypte, Israël et les Etats-Unis. D'une part, ils autorisent la récupération par l'Egypte du Sinaï, l'établissement de relations diplomatiques entre Israël et l'Egypte et la reconnaissance d'un droit légitime des Palestiniens. D'autre part, les accords de Camp David prévoient un régime d'autonomie substantielle en Cisjordanie et à Gaza. Cette dernière disposition n'a jamais été appliquée. 1979 L'Egypte et Israël signent un traité de paix. Le Sinaï est restitué à l'Egypte, qui alors reconnaît Israël. Le Premier ministre Menahem Begin et le Président Sadate reçoivent tous deux le prix Nobel de la paix. Le président égyptien sera assassiné en 1981 par un islamiste. 1980 La Knesset adopte la «loi de Jérusalem» : la ville est alors déclarée capitale éternelle du peuple juif. 1982 Le 6 juin, Israël déclenche l'opération « Paix en Galilée » et envahit le Liban. L'objectif : mettre fin aux attaques palestiniennes depuis le Sud-Liban. L'armée assiège Beyrouth, obligeant l'OLP à se réfugier à Tunis en août. Nouvellement élu à la tête du Liban, le président Béchir Gemayel est très vite assassiné. En guise de représailles, les milices libanaises chrétiennes investissent les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila et massacrent un millier de civils. L'armée israélienne ne réagit pas. Les accords de paix entre le Liban, en guerre civile et Israël seront signés le 17 mai 1983. 1985 L'armée israélienne se retire du Liban, à l'exception de la « zone de sécurité » du sud. En effet, les groupes armés présents au Liban sud, le Hezbollah notamment, attaquent régulièrement le nord d'Israël. (A suivre)