Il semble bien que le transport urbain dans le Grand Agadir ait retrouvé ses repères, après de longues péripéties rocambolesques. En effet, ce service public vital était en ballottage, durant des lustres, pour échouer dans les méandres de la justice. La défunte RATAG, décimée au fil du temps, vivotait piteusement avec un parc moribond, alors que les anciens contractuels, ZETRAP et GAB, se montraient vulnérables, quoique obstinément contestataires et détenteurs de gain de cause judiciaire. Au vu de ces paradoxes déplorables et aux attentes longtemps inassouvies des usagers, jetés impitoyablement dans les affres du laxisme, la gestion déléguée paraissait incontournable, mais cette formule, amèrement tolérée, subissait les déchéances d'une gouvernance unilatérale approximative de l'ex Wali de la région Souss Massa Drâa. Aujourd'hui, toutes ces bavures déconcertantes ne sont plus qu'un mauvais souvenir. Le nouveau délégataire, la société Alsa, s'approprie l'adjudication jusqu'en 2025 pour un investissement global de 532 millions de dirhams dont 202 millions sont déjà engagés, avec 450 emplois stables mis dans le bain dont 225 sont embauchés dans la région. En fait, c'est avant-hier mardi 31 août que la société attributaire présente son parc de démarrage de transport en commun du Grand Agadir, en présence de Mohamed Boussaid, Wali de la RSM et des élus des communes concernées. Les véhicules présentés dont la première tranche atteint 46 bus flambés neufs pour parvenir à 80 en fin de septembre 2010 et 156 avant l'expiration du contrat de cession, sont dotés des dernières technologies en termes de sécurité, de confort et de normes environnementales. Equipés de plancher surbaissé et une rampe pour l'accès de personnes à mobilité réduite, ces engins sont munis de numéro de ligne sur un afficheur électronique sur trois côtés du bus et disposant d'un système électronique de vente de tickets qui permet l'usage des cartes magnétiques prépayées. « Tenir tous nos engagements étaient pour nous une priorités pour offrir à la population du Grand Agadir une transition optimale et un service urbain à la hauteur de leurs attentes » a déclaré Alberto Perez, Directeur Général de Alsa Maroc. Effectivement, parmi les obligations qui suscitent tant d'interrogations ne sont autres que le sort des droits légitimes des employés de la Régie Autonome de transport d'Agadir (RATAG). A croire les engagements de la compagnie espagnole adjudicataire, il est question de la reprise en totalité du personnel de feue régie, après avoir suivi, pendant quatre mois, un plan de formation afin de le préparer au nouveau service de transport public. Cette cérémonie de coup d'envoi de la nouvelle opération a certes été marquée par une sorte de satisfecit, imprégnée d'euphorie collective. Cependant, le scepticisme semble être pareillement de mise, car des années de démission et de calvaire ont fini par instaurer ce sentiment de réserve au sein de ce service, longtemps frappé du sceau de la déconfiture. Pourvu que cette présente expérience parvienne à dissiper ces larges tergiversations!