C'est la folie des prix des produits de la mer au cours de cette première quinzaine du mois du ramadan au Marché de gros au poisson de Casablanca comme dans les autres poissonneries de la ville. Le point. Le kilogramme «sardines» est vendu à vingt dirhams alors qu'il ne dépassait pas les douze dirhams la veille du Ramadan. Les prix ont presque doublé même si le marché est bien approvisionné en cette denrée notamment en provenance du sud, selon des sources au marché municipal pour la vente du poisson au détail relevant du Marché de Gros. La hausse est imputée à la très forte demande, indique-t-on sur place. La sole se vend à 80 dirhams le kilogramme alors qu'elle n'était commercialisée qu'à quarante dirhams avant le mois sacré. Pour le merlan, on est déjà à 90 dirhams. Le calamar est vendu à plus de 100 dirhams le kilogramme dans certains cas. Les crevettes coûtent également plus de 100 dirhams le kilogramme. Pour ces quatre dernières denrées, la flambée des prix est causée par la limite de l'offre et la forte demande, selon des sources du marché. Bref, cette première quinzaine du Ramadan est marquée par une flambée des prix notamment de ces produits de mer qui sont à la base des plats les plus prisés par les familles marocaines. Car, durant ce mois sacré, les poissons prennent une place prépondérante dans les habitudes culinaires de plusieurs familles marocaines. C'est une question de goût, disent les uns. C'est une habitude, martèlent les autres. Cette envolée des prix n'est qu'un avant goût de ce que sera les autres jours de ce mois de jeûne. C'est la folie des prix qui connaîtront certainement d'autres pics au cours de la deuxième quinzaine du Ramadan. En dépit de ces tarifs hors de portée des bourses modestes, les marchés de poissons connaissent une forte affluence. Les ménagères s'arrachent les cheveux pour faire leurs emplettes en vue de préparer de nouveaux plats tels des «briouates» et «pizzas» aux crevettes en passant par les spaghettis aux fruits de mer et autres fritures et grillades. Malgré cette hausse, expliquent certaines ménagères, la ruée vers cette denrée est attribuée à l'envie grandissante pendant le jeûne et à l'ouverture sur les arts gastronomiques des autres cultures. Au Maroc, qui est doté d'une frange littorale atlantique et méditerranéenne qui s'étend sur pas moins de 3500 km, l'industrie de poisson reste orientée vers l'export. Le marché local reste limité aux villes côtières et généralement aux poissons à faible valeur commerciale. Les structures de distribution ne favorisent pas une amélioration de la consommation de poisson dans les autres régions. C'est pourquoi la consommation intérieure demeure très faible et ne se chiffre qu'à 6 kg/personne /an. Elle ne représente que 25 % du total capturé, selon des chiffres du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime. Le Maroc est le premier pays producteur et exportateur des produits de la mer en Afrique et dans le monde arabe. Les produits de la mer représentent 15 % des exportations totales et 50 % des produits agro-alimentaires. Et pourtant, les prix de cette denrée demeurent élevés.