Les négociations prévues au début du mois de septembre prochain entre Palestiniens et Israéliens seraient vouées à l'échec avant même leur démarrage. Et comme à l'accoutumée, les décideurs de Tel Aviv seraient les premiers responsables de l'avortement des initiatives visant le déblocage de la situation dans la zone. Les Palestiniens et les Israéliens devraient se retrouver le 2 septembre prochain à Washington pour la reprise des négociations directes entre les deux parties. Au menu de ces pourparlers, figurent notamment les questions du statut final de l'Etat de Palestine et des frontières entre les deux pays ainsi que les problèmes des réfugiés palestiniens et des prisonniers. Ces pourparlers devraient reprendre en présence du président égyptien, Hosni Moubarak et du Roi Abdallah II de Jordanie. C'est le dernier épisode d'un feuilleton de pourparlers de paix initiés à Oslo en 1993.En ce temps, sous l'égide de l'ancien président américain, Bill Clinton, les deux parties étaient parvenues et avaient signé une déclaration de principes sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. Mais en fin de compte, tous les accords conclus entre les deux parties ont été renvoyés aux calendes…israéliennes. Dix ans plus tard, (avril 2003), la «Feuille de route», élaborée par le Quartette sur le Proche-Orient qui prévoit la création d'un Etat palestinien avant l'année 2005, a eu le même sort. C'est ce que craignent les observateurs aujourd'hui, en enregistrant avec regret la poursuite de la colonisation israélienne. Lundi, le principal négociateur palestinien, Saeb Erakat, a souligné à Gaza que la poursuite de la colonisation israélienne «pourrait faire échouer» les pourparlers directs entre les deux parties. «Pour la Palestine, l'arrêt total de l'extension des colonies juives en Cisjordanie, y compris à Al Qods-Est, est une condition clé du lancement des pourparlers. Si Israël la rejette, les négociations directes seront impossibles», a ajouté M. Erakat. C'est le scénario qui s'est répété depuis la première rencontre entre les deux parties. Les forces éprises de paix et de démocratie interviennent auprès de la communauté internationale pour relancer les pourparlers entre les deux parties, mais Tel Aviv recourt à des provocations qui poussent les Palestiniens à se retirer. A chaque rendez-vous, les négociations se sont caractérisées par des progrès insuffisants pour parvenir à un accord de paix global et définitif. A chaque étape, ces négociations sont renvoyés quasiment à la case départ quelques mois après la signature d'un accord. En novembre 2007, les négociations entre les deux parties avançaient sur un échange de territoires en Cisjordanie et une souveraineté partagée sur les lieux saints d'Al Qods. Mais, en fin de compte toute l'opération a été avortée à cause de la meurtrière incursion israélienne dans la bande de Gaza. Cela revient à dire qu'il faut vraiment une intervention de la communauté internationale et des grandes puissances pour rappeler Tel Aviv à l'ordre et à respecter la légalité et le droit internationaux.