Le PP espagnol n'en démord pas. Encore une fois l'ancien chef de gouvernement conservateur José Maria Aznar a choisi de monter au créneau en effectuant une visite, en apparence inopinée, mais en réalité bien orchestrée au préside de Melilla. L'ancien patron du Parti Popular espagnol a pris le soin d'aller visiter le campement militaire de la ville ainsi que le poste frontière. Une véritable visite officielle sur fond de bruit de bottes avec des relents d'intimidation. C'est une visite qui rentre dans le cadre d'une stratégie politicienne savamment orchestrée par le parti populaire qui vise à monter d'un cran l'étau qui entoure les présides marocains. Le message est évident : l'Espagne n'a point l'intention de desserrer la pression psychologique sur ce dossier et toutes les opportunités sont bonnes à prendre. Par ailleurs, rappelons que des militants marocains avaient bloqué mercredi matin l'entrée de camions de marchandises à Melilla, pour protester contre des abus de la police espagnole. Les affrontements ont eu lieu au poste frontière de Beni-Enzar. Cette situation de tension fait suite aux événements que la même ville a connus il ya quelques semaines auparavant quand des éléments des forces de l'ordre ont molesté des Marocains. Le Maroc a fait connaître en son temps son indignation et sa réprobation à l'égard de ces agissements jugés totalement inamicaux. Le gouvernement socialiste a fait montre d'une disposition positive afin de mettre un terme à cette situation de tension. Les échanges téléphoniques entre les deux souverains ont contribué à replacer les relations entre Rabat et Madrid dans un contexte plus serein. Mais comme la situation à Melilla trouve une résonnance directe dans les milieux politiques à Madrid, celle-ci a pris la forme d'une tension politique amenant le principal parti d'opposition, le Parti populaire, à reprocher au gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero de rester les bras croisés devant de «tels dépassement». De la protestation à l'action il n'y a qu'un pas que Aznar n'a pas hésité de franchir en programmant cette visite musclée à Melilla. L'initiative de ce responsable espagnol interfère avec la visite que compte effectuer le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, lundi à Rabat pour s'entretenir avec son homologue marocain, Taieb Cherkaoui. Le déplacement à Melilla de Aznar a tout d'être un acte contreproductif par rapport à la direction que prennent les événements entre les deux pays. Aznar reste provocateur dans sa démarche politique et à défaut d'arguments et d'initiatives pour l'avenir, il demeurera un homme du passé. Un « has been » !