Le blocage, initialement prévu jusqu'à dimanche, des camions de marchandises à Mellilia a pris fin mercredi dans l'après-midi. La tension monte de nouveau à Mellilia. Des militants marocains ont bloqué mercredi l'entrée de camions de marchandises dans l'enclave espagnole de Mellilia. «Le blocage des camions transportant poissons, légumes et fruits a débuté mardi soir de 21h15 à 00h00. Il a repris à 4h du matin pour prendre fin mercredi à 16h», déclare à ALM Abdelmounaïm Chaouki, président du Comité de libération de Sebta et Mellilia, estimant que l'opération a été une réussite. Un accord a été trouvé entre les militants et les habitants de Mellilia pour que le blocage initialement prévu jusqu'à dimanche prenne fin. «Nous nous sommes réunis mardi soir pendant plus de quatre heures. Les habitants ont demandé un arrêt temporaire du blocage en raison du mois de Ramadan», précise M. Chaouki. Le président du Comité de libération de Sebta et Mellilia avoue que la situation risque de s'envenimer davantage après la visite effectuée mercredi par José Maria Aznar à Mellilia. L'ancien chef de gouvernement conservateur s'est rendu à Mellilia pour s'entretenir avec le président du gouvernement régional, Juan José Imbroda, également du PP. Un acte de provocation prémédité sachant que l'ancien chef du gouvernement espagnol était à l'origine de la plus grande crise diplomatique de l'histoire des relations entre le Maroc et l'Espagne. Mais la majorité des observateurs estime que cette visite n'aura pas l'effet escompté par son initiateur étant donné que M. Aznar s'est retiré de la politique depuis longtemps et que sa visite n'est qu'un acte ridicule et presque comique. Selon la radio nationale espagnole (RNE), les premiers camions qui avaient pu franchir la frontière étaient vides, les transporteurs ayant choisi d'être solidaires de l'action des militants marocains. Pour sa part, le président de l'Association Gran Rif des droits de l'Homme, Said Chramti, avait annoncé que le blocage durerait «jusqu'à dimanche», tout en précisant qu'ils laisseraient passer jeudi les camions transportant des produits frais, «pour raisons humanitaires», dans des déclarations à des journalistes espagnols. Par ailleurs, dans leur plan d'action, les militants avaient prévu le lancement d'une campagne de sensibilisation auprès des Marocaines employées comme femmes de ménage à Mellilia. Un sous-comité composé de plusieurs femmes a alors été constitué. Celles–ci devaient observer un arrêt de travail de deux jours. «Nous avons décidé que cette grève qui était initialement prévue pour vendredi serait reportée à une date ultérieure», affirme M. Chaouki. Ce mouvement de protestation a été déclenché suite aux incidents entre la police espagnole et des ressortissants marocains aux postes frontaliers de Sebta et Mellilia. Le 12 août, un blocage similaire avait eu lieu à Mellilia. Depuis un mois, la tension est montée d'un cran entre Rabat et Madrid. Le ministère des Affaires étrangères marocain a multiplié les communiqués dénonçant le comportement «raciste» de la police espagnole à l'égard de ressortissants marocains au poste frontalier de Mellilia et de la gendarmerie espagnole a l'égard de Subsahariens près de l'autre enclave espagnole, Sebta. Le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, devra se rendre lundi prochain à Rabat pour s'entretenir avec son homologue marocain, Taib Cherkaoui.