Cette année est exceptionnelle pour les familles marocaines, notamment celles à revenus limités ou indigentes. Et ce, en termes de gestion de leurs budgets et de dépenses nécessaires à l'occasion. Quatre évènements coïncident en même temps cette année et exigent de douloureux sacrifices. Il s'agit des vacances de l'été, du mois sacré de Ramadan qui demande un budget particulier, la fête de l'Aîd Sghir avec ses exigences et du neuf pour les enfants, et enfin la rentrée scolaire. Cette année sera certainement parmi les rares où coïncideront quatre évènements à la fois. Des évènements qui exigent une gestion rigoureuse et une préparation matérielle minutieuse. Les chefs de ménages se trouvent ainsi coincés entre le marteau de satisfaire les besoins de leurs familles en cette période de forte consommation et l'enclume de couvrir toutes les dépenses requises pour les vacances, leurs déplacements, le mois sacré de Ramadan avec ses traditions et coutumes, la fête de l'Aïd Sghir et juste après la rentrée scolaire. Les chefs de ménages ayant des revenus modestes doivent faire preuve d'une bonne capacité à gérer l'ingérable. Ce qui pousse de nombreuses familles à chercher d'autres sources de financement pour pouvoir passer les vacances, ou au moins une bonne partie, en dehors du foyer familial. Juste après le retour des vacances, voilà le mois sacré de Ramadan. Et personne n'ignore que les Marocains sont très attachés envers ce mois sacré ainsi que pour tout ce qu'il demande en termes de préparation massive de diverses pâtisseries et plats spéciaux en plus d'autres traditions et coutumes qui refont surface à cette occasion. Lorsque le mois sacré du Ramadan touche à sa fin, les familles se préparent pour fêter l'Aîd Sghir dans le strict respect des traditions de la société avec tout ce qu'elles exigent comme du neuf pour les enfants et plats spéciaux pour accueillir les visiteurs à l'occasion. Après les jours de la fête d'Al Aîd, les enfants arriveront avec les lourdes factures de la rentrée scolaire qui sont difficiles à plafonner de nos jours. Heureusement que durant ces dernières années, l'opération «un million de cartables» allège les souffrances des familles modestes et indigentes, en faisant bénéficier leurs marmots des fournitures scolaires nécessaires à la rentrée. Mais, des dépenses sont toujours occasionnés pour le vestimentaire, les frais d'inscription et autres. Lorsque ces événements, qui requièrent tous des dépenses spéciales et une gestion rationnelle du budget, se produisent en même temps, les ménages, à revenus modestes, se trouvent ainsi dans l'obligation de recourir aux formules de crédits pour s'en sortir. D'ailleurs, les annonces sont on ne peut plus alléchantes pour attirer les plus récalcitrants. Ces annonces pullulent sur les principaux boulevards des grandes villes et villages. Les pauvres s'endettent et partent, dans plusieurs cas, bien au-delà de leurs capacités. Ne dit-on pas que les pauvres consomment deux fois plus qu'ils ne gagnent, et s'endettent plus en conséquence.