Le chef de la diplomatie kazakhe Murat Nurtleu tisse de nouveaux partenariats économiques à Rabat    Le Sénégal prépare son adhésion aux banques régionales    Agriculture de précision : la méthode Al Moutmir pour booster l'oléiculture    Le Groupe OCP améliore son chiffre d'affaires de 6% à fin 2024    Université Al-Qods : L'Agence Bayt Mal Al-Qods lance la Chaire des études marocaines    Bruno Retailleau presse Alger de reprendre ses ressortissants radicalisés    La fonte des glaces pourrait ralentir un courant océanique crucial en Antarctique    Présidentielle au Gabon. La course aux candidatures est lancée    Plus de 45 000 participants au Marathon de Tel-Aviv, présence marocaine remarquée    Alerte météo. Pluies orageuses et chutes de neige    Maroc - Egypte : Un nouvel accord pour reboucher les trous des ALE    Dialogue social : Saint-Gobain et l'UNTM renouvellent la convention collective    Aïd Al-Adha : Le Comex de l'Istiqlal salue la décision Royale et appelle à un programme d'urgence pour développer le cheptel national    BYD et DJI lancent un système de drone intégré aux véhicules [Vidéo]    Bourse de Casablanca : ouverture dans le vert    Zone euro : L'inflation baisse à 2,4% en février    Canons Caesar : Les raisons d'un fiasco militaro-industriel [INTEGRAL]    Suspension de l'Aïd : la prime en sursis ?    Entre le Maroc et la Belgique, Chemsdine Talbi a fait son choix    FIFAGate : Sepp Blatter et Michel Platini à nouveau devant la justice suisse    PSG : Achraf Hakimi est-il actuellement le meilleur joueur de Ligue 1?    Dossier : Comment concilier Ramadan et sport ?    Botola DII.J19: Le KACM décolle, le RCAZ sombre !    Botola DII: Programmes de la J20 et de la J21    Ramadan : Retour du débat de la «Pause Naturelle» dans le football pro    Indice de démocratie : le Maroc gagne deux places    Marruecos expulsa a ciudadano español de Dajla    Tunnel de drogue : La Garde civile fait ses cherches depuis «des années» entre le Maroc et Ceuta    Du quartz découvert pour la première fois sur Mars attestant d'« anciennes circulations d'eau sur la planète rouge »    Japon: près de 1.700 pompiers mobilisés contre des feux de forêt records    UE : Les niveaux de pollution encore trop élevés    Arab Summit : Tebboune reacts to Algeria's exclusion    Edito. En toute humilité…    Culture : Akhannouch inaugure le Musée de la reconstruction d'Agadir    Oscars : "Anora" meilleur film, et Adrien Brody meilleur acteur pour la deuxième fois    Funérailles à Assilah de feu Mohamed Benaïssa, ancien ministre des AE    Cours des devises du lundi 03 mars 2025    Les prévisions du lundi 3 mars    Sahara : Le Maroc expulse un Espagnol de Dakhla    Sommet arabe : Tebboune réagit à la mise à l'écart de l'Algérie    Ana Palacio rend hommage à Mohamed Benaïssa : «diplomate de l'équilibre et passeur entre les rives»    Ramadan: Le Roi Mohammed VI reçoit un message de félicitations de la part du SG de la Ligue arabe    Sahara. L'Albanie soutient la proposition marocaine    Musique : Le Ramadan des Instituts français    Aziz Akhannouch inaugure le Musée de la reconstruction d'Agadir    Décès de Mohamed Benaissa, ancien ministre des Affaires étrangères et maire d'Asilah    Installation des membres de la Commission du Fonds d'aide à la production cinématographique    Mohamed Benaïssa, ancien ministre des Affaires étrangères tire sa révérence à l'âge de 88 ans    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Bicher Bennani : «L'édition souffre depuis plusieurs décennies»
Publié dans Albayane le 15 - 08 - 2010

Bicher Bennani, directeur aux éditions Tarik, estime que le secteur de l'édition est géré «d'une manière artisanale au Maroc». Pour ce professionnel de l'édition, la situation se dégrade aussi bien au niveau des titres publiés que des ventes des ouvrages…
à peine 1000 éditions pour chaque exemplaire et encore, 3000 pour les best-sellers… « C'est catastrophique», s'indigne Bicher Bennani qui estime qu'il est urgent plus que jamais de mettre sur pied une véritable politique du livre au même titre que ce qui a été fait pour les autres secteurs productifs.
Al Bayane : Quel diagnostic faites-vous de la problématique du secteur de l'édition au Maroc ?
Bicher Bennani : Le diagnostic du secteur, qui connaît depuis déjà longtemps une fermeture en série des maisons d'édition et des librairies, est d'ores et déjà établi. D'aucuns estiment qu'il est géré d'une manière artisanale: très peu de bibliothèques publiques et de salles de lectures dans les écoles, manque de soutien au livre et d'incitation à la lecture, absence d'études de marché et de statistiques fiables, désorganisation de la chaîne de distribution, absence de formation continue des libraires et des éditeurs…etc.
C'est un secteur qui souffre depuis plusieurs décennies déjà. La situation se dégrade aussi bien au niveau des titres publiés que des ventes des ouvrages…1000 éditions pour chaque exemplaire et encore, 3000 pour les best-sellers… c'est catastrophique, et les indicateurs et les chiffres sont là pour en témoigner. Mais attention, ça ne veut pas dire que les Marocains ne lisent pas, seulement rien n'a été fait, -je vise là les responsables du ministère de la culture- pour favoriser une culture du livre. Actuellement, il n'existe pas de politique nationale du livre et nous réclamons cela depuis des années. Il n'ya pas de bibliothèques dans les villes, dans les communes, un manque accru de livres, un programme scolaire vide, c'est une spirale négative, d'années en années, c'est la régression.
Y'a-t-il un équilibre à trouver entre l'Etat et l'initiative privée ?
Oui ,c'est clair, l'Etat doit favoriser au maximum l'initiative privée. Il n'a pas un rôle actif à jouer ; il doit être un régulateur. L'Etat n'est pas un expert, et il ne doit pas empiéter sur le territoire des éditeurs. L'idéal et l'équilibre qu'il faut trouver c'est que l'Etat doit être un facilitateur de travail pour les maisons d'édition. Il pourrait leur commander des livres, créer plus d'événements que le SIEL de Casablanca, mais aussi et j'en reviens à ma première revendication, créer des bibliothèques dans les communes, des bibliothèques de quartiers, des bibliothèques dans les zones rurales. Pousser le ministère de la culture à inclure une politique nationale du livre dans les programmes scolaires. Si la lecture publique s'installe dans nos mœurs tout le reste suit. En gros, l'Etat ne doit surtout pas se substituer aux éditeurs. Il doit être entièrement à l'écoute des professionnels, à leurs besoins et attentes. Ce n'est qu'ainsi que l'éditeur pourra développer ses connaissances, étendre son savoir-faire.
Quels sont les mécanismes qui permettent selon vous de faire fonctionner les synergies nécessaires à un financement pérenne pour l'action culturelle au Maroc ?
Je suis contre tout ce qui est subventions directes sur les livres. L'action pérenne la plus propre, la plus appropriée, serait de développer une politique nationale du livre. Je le dis et je le répète, rien ne peut se faire sans un programme concret sur le développement de la culture du livre au Maroc. Je vous donne un exemple des plus concrets. En Tunisie, il y'a 15 ans de celà, ils n'avaient pas d'éditeurs, de librairies, de bibliothèques… aujourd'hui ils nous ont largement devancé. Ils possèdent entre 200 et 300 maisons d'éditions. Vous imaginez un peu…Et c'est tout simplement parce que l'Etat s'est mis à acheter des livres à ce moment là, à investir dans des infrastructures adaptées, à promouvoir les auteurs nationaux, et toute la machine a suivi après. A chacun de mes voyages à l'étranger, de ma collaboration dans des salons internationaux, j'en reviens choqué. On est très mal représenté à l'étranger. Je me retrouvais à chaque fois avec 6 ou 7 éditeurs ; alors que l'Algérie et la Tunisie en envoyaient 30 à 40… c'est scandaleux.
Eux, ils ont tout compris. Ils ont répondu aux besoins du marché, réussi à intégrer et à développer une culture du livre au sein de la société. Et là je ne parle même pas du suivi, de promotions d'écrivains nationaux… Chez nous au Maroc, si vous demandez à un lycéen, s'il a lu le dernier Tahar ben Jellloun, et s'il connaît Fatima Mernissi, Hassan Bourkia ou encore Ahmed Sefrioui, il va vous répondre pas la négative. Vous savez pourquoi, parce qu'on n'a tout simplement pas pu développer l'imaginaire chez eux. Et l'imaginaire se développe grâce à la lecture, à la découverte de l'auteur, de son monde. C'est le développement de l'expertise publique à travers le développement des connaissances culturelles.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.