Situé à quelque 70 km au sud de la ville de Marrakech, précisément entre la vallée de N'fis à l'Ouest et celle de l'Ourika à l'Est, le Parc National de Toubkal (PNT) se veut un espace de distraction et de découvertes, par excellence, notamment pour les mordus de la nature en quête de dépaysement. Relevant de la province d'Al Haouz, ce Parc écologique féerique fait partie d'un réseau de 156 Sites d'Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), dont la gestion est assurée par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD). Il fut crée le 15 janvier 1942, suite aux recommandations du 9ème Congrès de l'Institut des Etudes Marocaines. Correspondant à la portion “Adrar N'Dern” (montagne des montagnes), le PNT s'individualise par les plus hauts sommets de l'Afrique du Nord (Mont Toubkal dont l'altitude est de 4.165 m). C'est dire que le PNT qui se situe au plein coeur du Haut Atlas, se veut la zone la mieux explorée, la plus accessible et la plus pittoresque dans cette partie du territoire. Création du PNT pour répondre à des objectifs bien spécifiques Le PNT, dont la superficie de la zone centrale est estimée à 38.470 ha et de celle périphérique est de 67.530 ha, a été crée, dès le départ, dans le but de préserver les forêts de Chêne vert et de Genévrier thurifère de la région de Marrakech, les zones pittoresques du versant sud dont, le lac d'Ifni, les plus hauts sommets de l'Afrique du nord (mont Toubkal) ainsi qu'une faune et une flore riches et diversifiées. Grâce aux efforts menés par le HCEFLCD, le PNT s'est vu contribuer remarquablement, ces dernières années, à la conservation de la biodiversité de haute montagne, au développement régional et local, à la promotion d'un véritable tourisme durable et écologique, à la sensibilisation du public quant à la nécessité de s'inscrire aux différentes initiatives de protection de l'environnement, à l'entreprise d'actions de réhabilitation des espaces et des espèces, à la garantie de l'équilibre entre l'homme et la nature, et au développement de la recherche scientifique. Une richesse culturelle et civilisationnelle qui fait la particularité du PNT Tout visiteur averti au Parc, peut constater aisément que le paysage social au sein du PNT reflète des manifestations culturelles diverses voire même authentiques comme les coutumes et les croyances et un véritable attachement de la population autochtones aux racines et ce, en dépit du poids du progrès technologique. Cet espace humanisé marqué par une relation peu modifiée entre l'Homme et la culture, est la conséquence d'un grand héritage historique et de pratiques traditionnelles toujours courantes dans le Parc et ce, depuis les siècles précédents. Ce legs est très apparent dans le quotidien, les pratiques et les activités des habitants de ces zones, tels par exemple l'aménagement de terrasses et de gradins très étroits pour les cultures céréalières (orge) et les plantations fruitières), la mise en place d'un système d'irrigation bien ingénieux dans le but de mieux maîtriser l'utilisation de cette denrée vitale, et l'aménagement des “Azibes” dans la haute montagne, ce qui témoigne d'ailleurs de la persistance d'une activité pastorale très ancestrale dans le Parc. S'agissant de l'artisanat, qui constitue une source de revenu indéniable pour les habitants locaux, il est très réputé par son authenticité et son originalité et contribue, en grande partie, à la promotion du tourisme dans cette partie. Quant à l'architecture locale, elle se veut un élément essentiel de la culture locale. C'est une illustration éclatante des traditions et des modes de vie locaux, et demeure assez étroitement dépendante de son environnement physique et humain. Ce patrimoine bâti est caractérisé essentiellement par son adaptation aux structures sociales, économiques et culturelles, répondant ainsi aux impératifs d'abri et de sécurité aussi bien pour les hommes, que pour les biens et les récoltes, sachant que le PNT, comme toute zone montagneuse, est exposé aux risques d'orages estivaux ou automnaux. Une biodiversité importante à préserver Au fur et à mesure qu'on monte en altitude, les conditions de vie deviennent de plus en plus sévères, une situation qui fait que les animaux dans ce Parc doivent s'adapter à un climat souvent rude, caractérisé par la rapidité de ses variations et l'ampleur de ses écarts thermiques, mais aussi par l'enneigement hivernal et la sécheresse estivale. L'ensemble de ces facteurs n'est pas sans favoriser l'existence d'une faune riche, diversifiée et très originale, composée essentiellement de mammifères, dont les plus importants et qui se trouvent, d'ailleurs, dotés d'une attention particulière sont, le mouflon à manchettes, le singe magot, le renard, le chat sauvage, la genette et la mangouste, entre autres. Le PNT se veut également un espace de reproduction pour différentes espèces d'oiseaux, dont l'aigle royal, le Bouvreuil à ailes roses, la perdrix gambra, de reptiles (la couleuvre de Schokar, la vipère de l'Atlas et le Caméléon vulgaire), et d'insectes et de papillons. S'agissant de la flore dans le PNT, il est à noter que la végétation du massif de Toubkal possède une silhouette, un volume et une couleur, changeant avec l'altitude et les saisons. De part sa richesse et sa diversité, cette flore est marquée par un taux d'endémisme remarquable. Les études menées dans ce sens font état actuellement d'environ 23 espèces strictement endémiques au PNT. Le premier étage de végétation est à base de Genévrier rouge et de Thuya, avec ses espèces endémiques comme “ Polygala balansae”. Avec l'altitude, l'étage du Chêne vert présente des espèces endémiques, telles que “ Adenocarpus anagyrifolius “ et “ genesita florida”. A partir de 2.500 m, le couvert végétal est constitué essentiellement de Genévrier thurifère, alors que dès 3.000 m d'altitude, la végétation se trouve dominée par des coussinets épineux (Bupleurum spinosum Alyssum spinosumà). Toutefois, le développement de certaines activités au niveau du PNT, tel le tourisme ou encore l'agriculture, rend nécessaire l'adoption d'une batterie de mesures destinée à la préservation des systèmes écologiques jusque-là fragilisés. Le PNT, une classe nature d'éducation par environnement L'importance à la fois écologique et culturelle du PNT a été tô_t derrière la mise en place, grâce à l'appui de la coopération technique allemande GTZ, d'un programme éducatif, baptisé programme d'Education par l'Environnement (EpE), portant sur l'exploration de nombre de thématiques, entre autres, “les forêts de haute montagne : des espaces d'une grande richesse biologique à préserver”, “les zones humides de haute montagne et leur importance dans la préservation de la biodiversité”, “la montagne et son rôle en tant que château d'eau”, “le parc, un laboratoire grandeur pour la réhabilitation des espèces et des espaces”. Destiné au public scolaire, universitaires, ONG, ainsi que grand public de différentes franges d'âge, ce programme, dans sa démarche, propose nombre de circuits bien définis, alors que pour ce qui est de l'encadrement et de l'animation des sorties dans le Parc, ils sont assurés par une vingtaine d'Animateurs Volontaires pour la Nature (AVN) et d'éco- interprètes formés à cet effet et reconnus par la direction du PNT. Ces interprètes qui ont pour mission d'interpréter le site dans toute sa complexité et sa diversité, pour le visiteur, disposent d'une grande capacité d'adaptation à tout public et proposent un contenu et des activités conformes aux besoins du commanditaire. Une charte de bonne conduite à respecter au sein du Parc Tout visiteur au Parc se doit d'observer un certain nombre de règles pour éviter toute action ou comportement de nature à conduire à une dégradation des espaces et des écosystèmes. Ainsi, il est impératif de respecter les sentiers et de conduire uniquement sur les pistes destinées à cette fin afin d'éviter le piétinement. Il est recommandé également d'utiliser uniquement les espaces réservés à l'installation des bivouacs, de respecter les plantes et la végétation, ainsi que les animaux rencontrés afin de ne pas les éloigner de leur territoire, de s'abstenir d'exercer la pêche dans les lacs, rivières ou cours d'eau, d'utiliser le bois comme combustible, et de jeter les déchets dans la nature.