Israël a menacé mardi de boycotter le groupe d'experts de l'ONU chargé d'enquêter sur l'assaut meurtrier d'une flottille pour Gaza s'il demandait à interroger ses soldats, au moment où le ministre de la Défense Ehud Barak déposait devant une commission israélienne. Israël dispose d'un représentant au sein du groupe de quatre experts de l'ONU qui devait entamer ses travaux mardi à New York. Mais une polémique a éclaté avec le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon concernant les prérogatives de ces experts. «Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a clairement fait savoir qu'Israël ne coopérera pas et ne participera pas à une commission qui demanderait à interroger des soldats», a prévenu Nir Hefetz, porte-parole du Premier ministre. «Avant qu'Israël annonce sa participation à cette commission, nous nous sommes assurés lors de négociations intensives en coulisses que le mandat de cette commission soit équitable, responsable et ne porte pas atteinte aux intérêts vitaux et de sécurité de l'Etat d'Israël», a ajouté le porte-parole. Ces déclarations contredisent les propos tenus lundi par M. Ban qui a démenti l'existence d'un accord excluant que le groupe d'experts interroge des militaires israéliens. «Non, un tel accord n'a pas été conclu en coulisses», a affirmé Ban. Netanyahu avait dû accepter, début août, sous la pression internationale et pour tenter de surmonter une crise avec la Turquie, la formation par l'ONU d'un panel d'experts. - Ankara exhorte Israël à admettre sa responsabilité Israël doit admettre sa responsabilité pour l'assaut contre une flottille d'aide à Gaza qui a coûté la vie à neuf Turcs, a affirmé mardi le chef de la diplomatie turque, rejetant les critiques formulées la veille par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «La situation est très claire: Israël a tué des civils dans les eaux internationales. Israël doit avant tout assumer sa responsabilité» dans cette affaire qui a sérieusement détériorée les liens turco-israéliens, a indiqué Ahmet Davutoglu, cité par l'Agence Anatolie. Il réagissait aux propos tenus par le chef du gouvernement israélien devant une commission d'enquête israélienne sur l'assaut survenu le 31 mai dernier. «Personne ne peut imputer à une autre partie la responsabilité d'avoir tué des civils dans les eaux internationales», a insisté le ministre turc. Davutoglu, dont le pays a affirmé ne pas avoir confiance dans les conclusions de l'enquête israélienne, s'est dit en revanche «confiant» au sujet d'une enquête ordonnée par l'Onu. «Nous pensons que les coupables seront déterminés à l'issue de cette enquête internationale, conformément au droit international», a-t-il ajouté. Ankara estime qu'Israël doit présenter des excuses, payer des compensations pour les victimes et aussi lever le blocus de Gaza - Acte criminel Neuf Turcs avaient été tués dans les heurts avec les commandos israéliens lors de l'abordage du ferry turc Mavi Marmara, dans les eaux internationales le 31 mai, alors que le navire tentait de forcer le blocus israélien autour de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Pour ce qui est de l commission d'enquête, son mandat est composé de cinq membres israéliens et de deux observateurs internationaux, est limité. Elle doit examiner notamment les aspects juridiques de l'assaut au regard du droit international puis soumettre ses conclusions ainsi que celles d'une commission militaire israélienne au groupe d'experts de l'ONU.