Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé lundi qu'Israël avait agi conformément au «droit international» lors de l'assaut contre une flottille d'aide à Gaza tout en critiquant la Turquie, lors de la première audience d'une commission d'enquête israélienne. «Je suis convaincu qu'à l'issue de votre enquête il s'avérera que l'Etat d'Israël et l'armée israélienne ont agi conformément au droit international (...) je fais confiance aux combattants de l'armée israélienne», a affirmé Netanyahu. Neuf Turcs avaient été tués dans des affrontements avec les commandos de la marine israélienne lors de l 'abordage du ferry Mavi Marmara, dans les eaux internationales le 31 mai, alors que le navire tentait de forcer le blocus israélien autour de la bande de Gaza. Le mandat de la commission, qui a entamé lundi ses audience en vue d'examiner les aspects juridiques de cet assaut, est limité. Il consiste à déterminer la validité, au regard du droit international, du blocus maritime imposé par Israël à Gaza, et du raid contre la flottille. Parallèlement à cette commission, Netanyahu a du accepter sous la pression de la communauté internationale la mise sur pied par l'ONU d'un panel de quatre experts, dont un Israélien et un Turc, dont les travaux doivent commencer mardi. Prétextes israéliens Selon le Premier ministre, les soldats israéliens ont tiré car «leur vie était réellement en danger». Il a assuré avoir donné des ordres pour éviter au maximum des pertes en vies humaines. Il a également justifié le blocus imposé à la bande de Gaza contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas depuis 2007: «le Hamas a transformé la bande de Gaza en une enclave terroriste parrainée par l'Iran qui lui accorde une aide politique, militaire et financière». «A partir de la bande de Gaza, le Hamas a tiré des milliers de roquettes, de missiles et d'obus qui ont atteint des localités israéliennes (...) Actuellement le Hamas se fournit en armes capables d'atteindre Tel-Aviv», a-t-il affirmé. «Cette commission traite de la question du droit international, or le Hamas et coupable d'au moins quatre crimes de guerre: appel à un génocide, tirs systématiques vers des objectifs civils, utilisation de civils comme boucliers humains et interdiction à la Croix Rouge de rendre visite à Gilad Shalit», un soldat israélien détenu par le Hamas dans la bande de Gaza, a-t-il poursuivi. Netanyahu a également critiqué le gouvernement turc et les organisateurs de la flottille pour avoir refusé de décharger l'aide humanitaire transportée dans un port situé hors de la bande de Gaza. «Apparemment, le gouvernement turc n'a pas considéré que de possibles frictions entre les militants turcs (sur les bateaux) et nos soldats puissent porter atteinte à ses intérêts et justifier une intervention effective auprès des organisateurs de la flottille», a souligné Netanyahu. Enquête internationale Une flottille internationale composée de six bateaux acheminant des centaines de militants pro-palestiniens et 10 000 tonnes de matériel et d'aide humanitaire en mai dernier avait été attaquée par l'armée israélienne. L'intervention israélienne avait provoqué une vague d'indignation au sein de la communauté internationale. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait dans le temps condamné le raid israélien, le qualifiant de “massacre”, et a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. Dans le même registre, Israël a menacé mardi dernier de ne pas coopérer avec le groupe d'experts de l'ONU chargé d'enquêter sur l'assaut meurtrier contre une flottille d'aide à Gaza si ce panel demande que des militaires impliqués dans cette opération, qui a fait neuf morts, soient interrogés. Jeu politique Le ministre de la Défense Ehud Barak doit être entendu mardi et le chef d'état-major Gaby Ashkenazi mercredi. Une commission militaire israélienne avait reconnu le 12 juillet que l'armée avait commis des «erreurs» lors de la planification et l'exécution du raid tout en justifiant le recours à la force. Ankara a également constitué sa propre commission de même que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU de Genève ainsi que le contrôleur de l'Etat israélien Michaël Lindenstrauss. Suite à la vague de protestations dans le monde provoquée par le raid, Israël a allégé de façon substantielle le blocus de la bande de Gaza.