Baaziz, de son vrai nom Abdelazziz Bakhti, chanteur né en 1963 à Cherchell, à 90 kilomètres à l'ouest d'Alger, sur la rive méditerranéenne. Passionné de musique, Baaziz s'initie au maâkous, genre musical satirique qui détourne les chansons traditionnelles en faisant passer un message. Baaziz se fait d'abord connaître par la scène, à partir de 1989, avec sa reprise Ya Hasrah Kikount Esseghir. En 2004 sort un album intitulé Café de l'Indépendance qui l'a fait connaître sur la scène internationale, chanté en deux langues : français et arabe algérien. Ce jeune chanteur est controversé pour ses chansons engagées (c'est un « m'roufez ») qui n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur le pouvoir algérien et sur les islamistes. Baaziz est souvent qualifié de rebelle et n'hésite pas à fustiger les présidents en place. L'interprétation dans une émission télévisée en direct d'une chanson contre les généraux algériens lui vaudra une interdiction d'antenne publique et l'interruption de sa tournée. L'annulation de plusieurs concerts l'obligera à partir vivre en France. Baaziz est l'initiateur de Algérie mon amour, chanson interprétée en groupe par la plupart des chanteurs algériens vivant en France et en Algérie. Cette chanson, en rappelant l'attachement de ces chanteurs à l'Algérie, écorche le pouvoir en place. Ses chansons abordent aussi bien les thèmes de la difficulté d'intégration des immigrés d'origine maghrébine que la difficulté à exister en tant qu'artiste indépendant. Il a aussi été remarqué pour son magnifique hommage rendu à Matoub Lounès, grand chanteur de la chanson berbère. Musicalement, Baaziz s'oriente principalement dans le genre country. Il est connu aussi pour avoir repris en arabe algérien des chansons du chanteur français Renaud (Baaziz est d'ailleurs un grand fan de Renaud et de plusieurs grands noms de la chanson Française, notamment Brassens). Cette chanson a eu beaucoup de succès, autant pour sa musique - Hexagone de Renaud - que pour les paroles déchirantes, voire subversives Annaya el youm je m'en fous («Moi aujourd'hui je m'en fous»). Baaziz y parle de la situation quasiment militaire en Algérie (« dans tous les coins il y'a un barrage militaire »), de la jeunesse et du malaise quotidien qu'ils vivent, de la situation de la femme algérienne réduite à une éternelle mineure (« la femme est considérée comme une vache, elle ne sait ni lire ni écrire »)... Son goût pour les reprises lui vaudra de nombreuses critiques, notamment pour sa reprise de Chaabi : Sabhan allah ya lattif.