Longtemps considéré comme sujet tabou, voire même de la faute de la personne qui en est victime, l'harcèlement sexuel à l'égard des femmes constitue un mal dont souffre encore la moitié de la société marocaine, à savoir les femmes. Entre ceux qui affirment que l'harcéleur sexuel est une personne malade qui a besoin d'être soignée et les autres qui affirment que c'est un délinquant à punir, seule une loi repressive pourrait stopper définitivement ce fléau sociale L'harcèlement sexuel est défini comme étant un contexte ou une situation où la femme est considérée comme faible ou effectivement est dans une position de faiblesse, qui fait qu'elle est victime d'harcèlement soit dans la rue ou bien, et c'est là le plus grave, dans son lieu de travail par son supérieur hiérarchique, qui abuse dans ce cas-là, de son pouvoir. La femme est sujette à des persécutions pour un seul et même but, l'acte sexuel forcé. Pour Hanaa, jeune casablancaise, l'harcèlement sexuel n'existe pas ! En effet, elle déclare que si une fille est bien éduquée et respecte soi même, sans extravagance, personne ne pourrait lui porter atteinte. C'est ce qu'elle appelle, forcer autrui à la respecter “La clé est entre les mains de la fille elle-même. Se balader dans la rue avec un aspect attirant, ne peut que susciter l'intérêt de quelques hommes” ajoute-t-elle avec confiance. D'autre part, beaucoup pensent que l'aspect vestimentaire n'est pas la cause directe de l'harcèlement dans les pays arabes. La preuve est qu'en Egypte par exemple, les femmes portant le voile intégral sont elles aussi victimes d'harcèlement sexuel. C'est ce que affirme Fadoua, une jeune marocaine qui vit dans le pays des pharaons. L'harcèlement sexuel est défini comme un acte d'une extrême violence morale lié dans la majorité des cas à une agression orale ou physique. Le fait d'être victime d'une agression sexuelle laisse un goût très amer chez la victime, voir une phobie de sortir seule ou carrément une peur maladive du sexe opposé. Le profil de l'homme adepte de l'harcèlement sexuel On peut faire la distinction entre trois types d'hommes qui trouvent un malin plaisir à harceler. Il y a le narcissique qui utilise le harcèlement pour valoriser son image, l'impuissant psychiquement ou à personnalité faible qui croit prendre sa vengeance en agressant les femmes devant lui du fait qu'il n'ose pas les aborder dans le cadre d'une relation normale. Ce phénomène humain profite d'une certaine position hiérarchique parfois pour se donner l'impression d'une puissance qu'il n'a pas.. Enfin il existe le pervers et le sadique qui cherchent eux deux à humilier leurs victimes en adoptant l'harcèlement physique ou verbal à connotation sexuelle. . Souvent, chez l'harceleur, le besoin le plus pressant chez lui ce n'est pas d'approcher une femme dans le cadre d'un consentement mutuel, mais c'est plutôt son besoin de la rabaisser et abattre tous ses complexes intérieurs, qui le guide dans son comportement. Loi contre le harcèlement Les Marocaines espèrent qu'une loi puisse enfin palier à ce fléau. C'est en tout cas ce que demandent incessamment les associations de défense des droits des femmes. Néanmoins, aucune loi ne peut à elle seule faire face à ce problème de société, sans changement radical des mentalités, qui fera que la femme sera considérée comme un être vivant, non pas un objet de plaisir. Personne ne nie le fait que l'homme est attiré par la femme et vice versa. Ceci pourrait s'appliquer uniquement dans un cadre légal. Aucune autre alternative n'est possible, et dans le cas contraire, ni la loi ni la religion n'accepteraient cette situation. - L'avis scientifique Pour Mouhssine Benyachou, psychiatre et sexologue, l'harcèlement sexuel englobe aussi parmi ses aspects l'abus sexuel proprement dit et quand on parle d'harcèlement, l'image qui revient le plus souvent c'est celle d'une femme suivie dans la rue par un homme qui veut l'approcher. Concernant l'abus sexuel qui peut être pratiqué aussi bien dans la rue que dans le lieu de travail, la loi est claire à ce sujet ! De l'avis du sexologue, la sanction dépend de la gravité de l'acte en fonction de la personne abusée (enfant, femme, lieu). Et de sa durée dans le temps (temporaire ou répétitif). Dans le même registre, l'harcèlement sexuel peut aller de l'agression verbale en passant par les attouchements pour finir au viol. Pour ce qui est des séquelles, la victime se sent injustement coupable, du fait de l'incompréhension de la société quant au calvaire subi par la ou les victimes à cause des tabous dont souffre la société marocaine. Mouhssine Benyachou persiste et signe « l'harceleur sexuel sous toutes ses formes, est un agresseur pur et dur. Néanmoins, et du point de vue psychologique, cette personne peut souffrir parfois de troubles de la personnalité ou disfonctionnements sexuels. Pas tous les agresseurs sexuels sont malades, ni tous innocents !» Afin de remédier à ce fléau social qui menace la sécurité des citoyennes, tout le monde est d'accord sur le fait qu'il faut se pencher davantage sur le volet de la sensibilisation surtout dans les rangs des jeunes et générations montantes. Ceci doit se faire principalement à travers les médias qui, selon Benyachou, parlent plus ouvertement de ce sujet autrefois interdit et tabou. L'opinion publique a le droit de savoir que l'harcèlement sexuel est quelque chose qui dégrade l'image de l'homme aux yeux de la femme. Messieurs, ce n'est pas en harcelant que vous attirerez l'attention d'une femme, aussi bien physiquement que sentimentalement. Harceleurs, abstenez-vous, cela va de l'image que vous donnez à la femme !