Nabil El Bousaadi La promesse de Donald Trump de mener, dès son retour à la Maison Blanche, « la plus grande opération d'expulsion (de migrants) de l'Histoire », a ravivé les tensions diplomatiques entre le Honduras et les Etats-Unis où les transferts d'argent des 2 millions de honduriens qui y résident, de manière « illégale », contribuent à hauteur de 25% au produit intérieur brut du Honduras. Aussi, en considérant que « face à cette attitude hostile d'expulsion massive » de ses concitoyens, le Honduras doit « envisager un changement » dans ses « politiques de coopération avec les Etats-Unis, en particulier dans le domaine militaire dès lors que Washington a « maintenu des bases militaires (au Honduras) sans payer un centime pendant des décennies », la présidente Xiomara Castro a menacé, ce 1er Janvier 2025, de répliquer à cette expulsion, par la fermeture des bases militaires US au Honduras qui « perdraient », désormais , « toute raison d'être au Honduras ». La plus importante des installations militaires américaines au Honduras est la base aérienne de Palmerola, qui avait été bâtie, dans les années 1980, à Comayagua, dans le centre du pays, dans le cadre de la lutte contre les mouvements communistes sur le continent et qui abrite encore, aujourd'hui, quelques 500 militaires américains et près de 500 civils. C'est donc en menaçant de fermer les bases américaines présentes aux Honduras qu'après avoir fermement dénoncé la politique répressive qui se dessine, désormais, contre les honduriens en situation irrégulière aux Etats-Unis, que la présidente du Honduras, Xiomara Castro, a répondu aux menaces d'expulsion des deux millions de honduriens qui vivent, de manière « irrégulière » aux Etats-Unis et que le président Donald Trump compte chasser du pays après sa prise de fonction le 20 Janvier. En considérant, en outre, que « le Honduras a besoin d'alliés et non d'affrontements absurdes », la présidente du Honduras s'est fermement opposée aux discours de Donald Trump qui promet d'expulser les immigrés, qu'il accuse de nourrir la violence et d'aggraver les problèmes socio-économiques du pays. En lui rétorquant, par ailleurs, qu'en règle générale, les migrants honduriens « apportent une contribution importante à l'économie américaine », la présidente du Honduras a souhaité que l'administration Trump soit ouverte à un dialogue « constructif » et « amical » et « qu'elle n'exerce pas de représailles inutiles » contre les ressortissants honduriens présents aux Etats-Unis et notamment contre les 250.000 qui, d'après le vice-ministre des Affaires étrangères du Honduras, Tony Garcia, figureraient sur la liste des personnes « expulsables » en 2025. Ainsi, trois mois après avoir dénoncé, devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, les pratiques coloniales et les mécanismes de domination économique, médiatique et politique que font peser les Etats-Unis sur son pays, la présidente du Honduras, Xiomara Castro, qui voit, dans l'expulsion des migrants honduriens, une menace de coup d'Etat, a appelé à la tenue d'une réunion de la Communauté des Etats d'Amérique Latine et des Caraïbes destinée à l'examen de la question migratoire. Elle a été soutenue, dans sa démarche, par son homologue mexicaine Claudia Sheinbaum qui dénonce fermement la guerre que prévoit de mener Donald Trump contre les « sans papiers ». Autant dire que la bataille de Donald Trump contre l'immigration illégale s'annonce ardue mais attendons pour voir... Nabil EL BOUSAADI