M'Barek Tafsi Etant l'augmentation incessante et incontrôlable du prix des viandes rouges et relative de la viande blanche et du poisson, nombreux sont les Marocains qui ne consomment plus ou très peu de tels produits. Dans ce contexte de crise du secteur de l'élevage, malgré les nombreuses mesures adoptées par les pouvoirs publics, la députée Nadia Touhami, membre du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants a adressé une question écrite au ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts au sujet des mesures prises ou celles qu'il compte prendre pour la réforme du système de commercialisation et de valorisation des produits halieutiques. Une telle réforme doit impacter positivement la qualité et les prix du poisson sur le marché national, estime la députée. Le Maroc, doté d'une double façade maritime, atlantique et méditerranéenne, ses eaux sont réputées parmi les plus poissonneuses, rappelle-t-elle. Malgré cela, la consommation annuelle de poisson au Maroc tourne autour 13 kg/habitant/an contre une consommation mondiale estimée à 20,5 kg/personne. C'est pourquoi, il est nécessaire pour les pouvoirs publics d'agir pour que le poisson soit vendu sur le marché local à un prix raisonnable et abordable pour toutes les couches sociales, souligne la députée. Pour ce faire, explique-t-elle, il importe d'entreprendre la réforme du système de commercialisation et de valorisation des produits de la pêche maritime à tous les niveaux du gros et du détail. Et ce dans le but de revenir à un niveau stable des prix du poisson. Ce qui requiert, selon elle, la création en nombre suffisant de marchés de proximité classés, qui fonctionnent dans le respect de la loi de l'offre et du principe de la transparence quant au certificat de la source du port ou du marché de gros. Tous les produits de la mer, toutes espèces confondues, doivent faire l'objet d'une vente aux enchères publiques dans toutes les régions. Quant au système des privilèges et du monopole qui nuit au secteur du commerce du poisson en impactant négativement le prix et la concurrence, il doit être annulé, recommande la députée. Dans le même temps, il est indispensable de s'appuyer sur les références d'une convention type et collective pour le contrôle du produit et de la qualité dans les marchés. Et ce dans le cadre de commissions collectives des parties publiques concernées et avec la participation effective des professionnels. Il importe en parallèle d'alléger les charges financières dans les ports et les marchés sur les professionnels et d'accompagner l'élément humain en matière de formation. S'agissant des périodes du repos biologique indispensable, il importe qu'elles soient appliquées en fonction des spécificités de chaque zone maritime, selon une approche participative véritable avec tous les acteurs dans le secteur. Il importe aussi dans ce cadre d'interagir positivement avec la nécessité de décréter des repos biologiques dans le temps et l'espace rémunérés au profit notammant des marins, la catégorie sociale la plus vulnérable. La situation requiert de même le renforcement des fondements du contrôle à priori et à postériori des moyens et des outils de la pêche, dans le but d'améliorer la gestion du stock poissonnier, tout en respectant chaque groupe professionnel et chaque port avec ses particularités et ce sans oublier la digitalisation indispensable de la gestion de toutes les opérations de vente du produit halieutique au gros. C'est pour toutes ces raisons, que la députée a estimé qu'il est de son devoir d'interpeller le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts dans le but d'encourager la consommation du poisson au Maroc, qui se heurte évidement à la cherté du produit et également aux habitudes alimentaires des populations. Et ce pour compenser les viandes rouges, devenues inaccessibles et les viandes blanches, malgré le dernier réajustement de leur prix.