Les crues torrentielles qui ont frappé nombre de régions du royaume, en particulier le sud-est et la province de Tata, ont causé un triste désastre en dégâts et victimes. L'écoulement ravageur des eaux qui a échouésur la nature, sans qu'on n'en récupère la moindre goutte. Fortement endommagée par ces avalanchesen amont comme en aval, Tata gémit sous son déluge sinistré. Le maillon faible de la région Souss Massa plaint son sort, perpétuellement renvoyé aux calendes grecques. Abandonnéeà son lugubre dessein, la province setortille à la merci de la tyrannie naturelle, mais aussi à la négligence humaine. Depuis son annexion à la région sus mentionnée, il semble qu'elle se perd dans la disparité régionale quoiqu'on lui ait promis monts et merveilles. Elle a manqué d'infrastructures et d'investissements publics, en dépit de son immense potentiel minier et touristique. En juin dernier, une délégation de ministres, conduite par le chef de l'Exécutif se rendit aux lieux, avec l'enveloppe budgétaire de 1,5 de dirhams. Toutefois, il paraît que cet intérêt demeurait insuffisant face au retard en projets infrastructurels dont elle souffre. Les présentes inondations qui l'ont amoindrie ont dévoilé encore une fois, le traitement entaché d'exclusion et de marginalité auquel elle est soumise. De par ses oasis majestueuses et de sa vallée de grande magnificence, Tata aurait pu constituer une réelle destination attractive de renommée mondiale. Cependant, tout ce trésor qui devrait être conforté par le revenu de ses or, cuivre argent.., aurait dû lui conférer une assise de choix, en s'attelant à le valoriser, mais surtout à l'immuniser des catastrophes naturelles, à travers l'élaboration de sérieux plansd'aménagements urbains et stratégies de protection et de promotion de son arrière-pays resplendissant. Dotée d'une dynamique associative pouvant aller de pair avec celle de l'Etat, Tata s'affronte malheureusement à un désintérêt central nonchalant et un corps élu, tous niveaux confondus, amorphe et inciviquedepuis des lustres. Entourée de sollicitudes du Souverainpour ses énormes potentialités que recèle son territoire riche et diversifié, Tata ne cesse de sombrer dans le « retranchement » territorial et social. En attendant la refonte et la réhabilitation de la province pour de Bon, il importe tout d'abord, de se pencher à venir en aide aux sinistrés des épanchements d'eaux dévastateurs qui ont saccagé domiciles, biens et cheptel des habitants en naufrage. En fait, il est inadmissible qu'une province aussi riche en réserves naturelles soit victime de carence d'infrastructures de base pour son essor !