Les pluies torrentielles ont causé de graves dégâts. Bien avant la saison d'hiver, beaucoup de régions ont «coulé». Sinistre et désolation sont les maîtres mots de la situation. Le pire est arrivé. C'était pourtant plus que prévu. Il y a seulement quelques jours, un déluge annonça la gravité de la situation. C'est la désolation totale qui vient s'ajouter à la panique suite aux sinistres causés par la pluie. La ville de Mohammedia et toute la région de Benslimane sont inondées, des centaines d'hectares cultivés et un bon nombre de têtes de bétail sont perdus. Des problèmes d'égouts, l'on s'est retrouvé devant d'énormes incendies et des explosions qui auraient pu mal se terminer. Des milliers d'habitants sont sans abri. Ils ont perdu leurs demeures et leurs biens. Et pourtant, de la bouche même du wali du Grand Casablanca, les solutions et les plans prévisionnels étaient préparés bien à l'avance, mais rien n'a été entrepris sur le terrain. Pas de moyens. Du côté de Settat, la région ressemble à un petit pays asiatique en proie aux attaques des intempéries pendant neuf mois sur douze. Les pluies ont dépassé lundi les 76 mm en trois heures, 30 personnes y ont laissé la vie dont 19 dans la localité d'El Gara, sept à Ouled Abbou, deux à Sidi Hajjaj, une à Sid El Aïdi et une autre à El Brouj, alors que huit personnes sont toujours portées disparues. Il est devenu impossible de traverser la ville de Berrechid, qui est isolée, pour arriver à Casablanca. Le quartier industriel, soi-disant moderne, s'est retrouvé submergé, et les pertes sont très lourdes. Des gens coincés au milieu de l'eau ne sachant plus où donner de la tête, des familles entières sont sans abri. Il s'agit tout de même d'un passage incontournable qui relie le nord au sud du pays, et c'est justement l'axe Casa-Berrechid-Settat qui se trouve au cœur du grand trafic routier. Et là il faut signaler que les eaux usées de la ville de Settat et de toute la région sont déversées en pleine campagne, le long de la route qui relie Settat à Berrechid. Dans la région de Fès, cinq membres d'une même famille ont trouvé la mort dans l'effondrement de leur maison, lundi à l'aube au douar Tamra dans le cercle de Moulay Yaâqoub. La famille habitait en fait une maison en pisé dont la pluie a vite causé l'effondrement. Suite à ces intempéries, S.M. le Roi Mohammed VI a donné ses Hautes instructions aux autorités compétentes pour prendre des mesures urgentes afin d'aider les familles sinistrées à surmonter les effets de ces inondations et les dégâts humains et matériels qu'elles ont causés. Le Souverain a chargé les autorités locales de présenter ses condoléances et sa compassion aux familles des victimes et aux sinistrés. Et pour parer à d'éventuelles catastrophes naturelles et intervenir chaque fois que le besoin s'en fait sentir, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné Ses Hautes instructions à la Fondation Mohammed V pour la Solidarité pour mettre en place un staff médical permanent spécialisé dans les interventions d'urgence. Toujours sur les Hautes instructions du souverain, une délégation ministérielle, conduite par le ministre de l'intérieur, El Mostapha Sahel, s'est rendue, lundi à Settat, pour s'enquérir de la situation dans les régions sinistrées. Le ministre de l'Intérieur a annoncé un ensemble de mesures pour surmonter les effets des inondations : le gouvernement s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires et à fournir l'aide aux familles des victimes et aux habitants des régions sinistrées. Le ministre a précisé que des instructions ont été données pour reloger les populations touchées dans les meilleurs délais. Il reste à savoir la portée temporaire de cette aide. Les victimes des inondations de 1996, rappelons-le, pourrissent toujours dans des habitations de fortune ou dans des annexes de certaines écoles comme c'est le cas des victimes de Bouchentouf et Derb Soltane, à Casablanca, qui sont, jusqu'à nos jours, en attente. Les intempéries actuelles surviennent un peu plus tôt que d'habitude. L'hiver n'a pas encore fait son entrée.