Nabil EL BOUSAADI Le retrait de Joe Biden, de la course à la présidentielle, intervenu après moult hésitations, n'a laissé personne indifférent et c'est le moins que l'on puisse dire au vu de l'accueil qui lui a été immédiatement réservé par différentes chancelleries et des « Unes » de certains médias. Ainsi, au premier rang des chefs d'Etat qui ont salué la « difficile » décision prise par le président américain Joe Biden, on trouve son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky qui, après avoir témoigné sa « reconnaissance » à celui qui « a soutenu l'Ukraine pendant le moment le plus dramatique de son Histoire » en dépit du blocage qu'avaient longtemps exercé au Congrès les élus du Parti républicain, déclare respecter « la décision difficile mais forte » prise par l'actuel chef de la Maison Blanche et être « toujours reconnaissant du leadership du président Biden » même si, par ailleurs, il s'est entretenu vendredi avec Donald Trump qui prétend « pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine en une journée ». De Londres, après avoir déclaré sur « X », « respecte[r] la décision du président Biden et [se] réjoui[r] de travailler avec lui pendant le reste de sa présidence », le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s'est dit convaincu que « comme il l'a fait, tout au long de sa remarquable carrière, il aura pris sa décision en fonction de ce qu'il estime être le mieux pour le peuple américain ». Estimant, de son côté, que la décision prise par Joe Biden « mérite le respect », le chancelier allemand Olaf Scholz a saisi cette occasion pour rappeler que son « ami Joe Biden a accompli beaucoup de choses pour son pays, pour l'Europe et pour le monde » et que « grâce à lui, la coopération transatlantique est étroite, l'Otan est forte et les Etats-Unis (sont devenus pour l'Europe) un partenaire efficace et fiable ». Du Canada, le Premier ministre, Justin Trudeau, a salué, sur « X », un « grand homme » dont l'action « est guidée par son amour pour son pays (et qui), en tant que président, est un partenaire des Canadiens et un véritable ami ». Il terminera son message en remerciant le président Joe Biden et son épouse. Même s'il n'exerce qu'une fonction « protocolaire », le président israélien Isaac Herzog n'a pas manqué l'occasion de « remercier chaleureusement (...) pour son amitié et son soutien indéfectible au peuple israélien tout au long de sa carrière », le président Joe Biden qui, en « véritable allié du peuple juif », a été le premier président américain à se rendre en Israël en temps de guerre. Du Venezuela, qui est sous « sanctions américaines », le président Nicolas Maduro, lui-même candidat à sa réélection à la présidentielle du 28 juillet et qui est loin d'être un « ami de Washington », reconnaît, tout de même, avoir pu maintenir avec Joe Biden, « un dialogue permanent » et considère que le retrait de ce dernier de la course à la présidence est une décision « sensée » et « correcte » car « à cet âge, avec la santé fragilisée, il ne pouvait plus tenir les rênes de son pays » et encore moins accomplir un nouveau mandat. Si c'est ainsi que s'est présenté l'accueil qui avait été immédiatement réservé, par certaines chancelleries, au renoncement de Joe Biden, cette décision a, également, fait couler beaucoup d'encre du côté des médias. Pour ce qui est de la presse américaine, si le « New York Post », un grand journal conservateur, a publié en « Une » une photo de Biden se dirigeant vers une porte de sortie avec, en gros caractères, l'inscription « The End » (la fin), le magazine « Time » n'a pas « logé » Joe Biden à meilleure enseigne puisqu'il a choisi de titrer « la panique » en guise de commentaire à une photo, sur fond rouge, du président américain sur le point de sortir de l'image alors que Kamala Harris s'apprête à y faire son entrée, la tête haute. Si, à l'étranger, les couvertures des journaux montrent soit le vieux Joe Biden la mine défaite, soit Kamala Harris avec un visage radieux suscitant l'espoir, le « Daily Star » britannique n'y est pas allé de main morte en adoptant un ton plutôt moqueur et en titrant « Joe l'endormi : C'est l'heure de la sieste » alors que le « Daily Mail » a publié, de son côté, une photo du duo Biden-Harris, tout sourire et enlacés avec la bannière étoilée en arrière-plan. Enfin, si, en Espagne « El Pais » a été le seul quotidien à publier la lettre par laquelle Joe Biden a annoncé à ses concitoyens qu'il renonçait à se présenter aux prochaines élections présidentielles et que le « Corriere della Sera » italien a écrit « Adieu Biden : Votez Harris ! », comment vont réagir les chancelleries et les médias internationaux qui ne se sont pas encore prononcé sur le retrait de Joe Biden de la course à la présidence ? Attendons pour voir....