Kaoutar Khennach L'Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a dévoilé les résultats de son rapport d'activité pour l'exercice 2023. Il en ressort, entre autres, deux principaux records en termes de levées de fonds et des investissements. Les détails L'exercice 2023 a été marqué par un record de levées d'un montant de 3 milliards de DH de capitaux mobilisés pour l'investissement au Maroc. Ce niveau de levées a été réalisé par six fonds. D'ailleurs, l'exercice 2023 a connu l'intégration de quatre nouveaux fonds à savoir Amethis Fund III (AMETHIS North Africa), Capital Croissance (BMCE Capital Investments), Mediterrania Capital IV (MEDITERRANIA Capital Partners) et Valoris Alternative Investment Fund (Valoris Capital Private Equity). Notons que Capital Croissance et Valoris sont des fonds destinés à l'investissement au Maroc. « Après une baisse de la part des investisseurs marocains entre la première et la troisième génération de fonds (de73% entre 2000 et 2005 à 25% entre 2012 et 2017), une hausse marquée des investisseurs marocains a été enregistrée ces dernières années (45% entre 2018 et 2023).En cumul, les capitaux étrangers représentent 56% des levées de fonds réalisées »précise Omar Benchekroun, Consultant senior chez Fidaroc Grant Thornton en marge d'une conférence qui s'est tenue par l'AMIC le 6 juin 2023 à Casablanca. Et d'ajouter : « Les organismes de développement internationaux (ODI) et les banques/sociétés de gestion d'actifs représentent près de 70% des levées de fonds entre 2018 et 2023 avec respectivement 44% et 25% des montants levés. La part des ODI est en baisse par rapport à la période précédente (2012-2017), laissant la place à d'autres investisseurs ». Par ailleurs, le second record concerne le niveau d'investissement avec un Montant total de 2,5 milliards de DH pour le financement de projets de croissance d'entreprises au Maroc. Il s'agit de 41 actes d'investissement dont 25 nouveaux investissements et 16 réinvestissements. Sur les 25 nouveaux investissements, 8 ont été dédié à des entreprises en phase de démarrage (Capital Amorçage et Risque) et, plus particulièrement, dans le secteur des nouvelles technologies (FinTech, HealthTech, EdTech...). La région Casablanca -Settat est la plus dynamique en termes d'investissements avec 238 actes d'investissements pour un total de 10 294 millions de DH en cumul à fin 2023. Arrivent ensuite les régions de Rabat–Salé–Kénitra,de Fès –Meknèset de Tanger–Tétouan –Al Hoceima avec respectivement 10 %, 5 % et 4 % des investissements réalisés. Le secteur des services est en hausse continue depuis la première génération de fonds, passant de 18 % à 41 % en 2018 -2023. Les secteurs de la santé et de l'éducation ont connu une forte croissance ces dernières années. Par ailleurs, l'AMIC souligne une baisse des transactions majoritaires au profit des transactions minoritaires entre chaque génération de fonds. Ainsi, l'Association note une augmentation du nombre de transactions de plus de 100 millions de DH et de moins de 20 millions de DH entre la3ème (2012-2017) et la4ème (2018-2023) génération de fonds. En effet, les transactions inférieures ou égales à 20 millions de DH renvoient essentiellement aux investissements en Capital Amorçage et Risque et les transactions supérieures ou égales à100 millions de DH concernent les opérations en Capital Développement et Transmission. Ainsi, il y a un manque d'attrait des fonds pour le segment de transactions entre 20 et 100 millions de DH. Aussi, le ticket moyen ressort à 58 millions de DH entre 2018 et 2023. En effet, les tickets d'investissements relatifs aux entreprises en phase d'Amorçage/Risque ont baissé entre les deux dernières générations en raison d'une augmentation du nombre de transactions dans des start-up ou petites structures. La taille des fonds a permis de doubler en deux générations les tickets moyens d'investissements dans les entreprises en phase de développement, transmission et retournement. Pour leur part, Les désinvestissements atteignent un montant total de 1,02 milliards de DH en 2023. Il s'agit de 12 actes de désinvestissement réalisés par 7 sociétés de gestion. Les sorties sur le marché secondaire ont connu une forte hausse entre 2006-2011 et 2018 et 2023, illustrant ainsi sa robustesse et sa vitalité. Les fonds étrangers manifestent également un intérêt croissant pour l'investissement au Maroc. Après une chute marquée entre 2012 et 2017, les introductions en bourse ont connu un regain d'activité durant les six dernières années. En termes de perspectives, 37 % des sociétés de gestion répondantes déclarent que l'investissement sera un challenge important en 2024 alors de 27% parmi eux recherchent des sorties. Pour les fonds transrégionaux, les zones d'investissement prioritaires sont le Maroc (32%), l'Afrique subsaharienne (24%), l'Egypte (16%) et la Tunisie (16%).