Le parlement bicaméral marocain vient d'entamer la seconde manche de son mandat. Apparemment, après avoir reconduit au perchoir le président de la première chambre, pour le reste de l'investiture, il compte maintenir le statu quo de ses instances. A coup sûr, les langues se délieront chemin faisant, à propos du premier bilan au sujet duquel le chef du gouvernement émettra incessamment un rapport exhaustif qui sera suivi d'un large débat de toutes les composantes de l'hémicycle. Chacun y va de sa propre perception du produit législatif durant tout ce parcours en dent de scie, au long duquel notre pays a traversé une période des plus cruciales de la contemporanéité. Certes, il est bien connu que le monde a vécu des turbulences d'intensité ardue, marquée par les flambées des hydrocarbures et les tensions des conflits, notamment russo-ukrainiens et israélo-palestiniens. Toutefois, il n'empêcherait nullement de relever non sans amertume, que la majorité qui règne à l'enceinte de la coupole et, partant, au gouvernement fut dans sa globalité, aphone et inaudible, face aux multiples attentes des populations en particulier les plus déshéritées. Ils se contentaient d'exhiber et faire usage de son volume numérique pléthorique pour les décisions à prendre au détriment des intérêts du peuple, au point de faire fi au slogan creux qu'ils brandissaient bien avant leur entrée en lice qu'est «Etat Social».Le constat de la première moitié du règne mi-figue, mi-raisin, ne prévaut en fin de compte, que par le triomphe magistral de l'apport diplomatique de la cause nationale qui semble franchir des avancées considérables vers la clôture définitive du dossier. Il y va également de la prestation économique dont le royaume chauffe du bon bois pour se hisser au summum de pays détenteurs des énergies propres et résolument tourné vers les grands chantiers des aménagements structurants, grâce aux sollicitudes Royales. Hormis quelques mesures entreprises par-ci, par-là, sous l'impulsion du Souverain, tel la protection sociale et l'aide directe aux démunis, il n'y a pratiquement rien à mettre sous la dent en cette moitié de mandat, caractérisée en fait, par ce déficit social en termes de cherté explosive du coût de la vie, de la hausse des tarifs de carburants, de la multiplicité des chômages, de l'escalade de crise en éducation et Santé... Faut-il jubiler devant toutes ces écorchures qui contredisent au grand jour, le «satisfecit» qu'arbore sans scrupule, un Législatif défaillant, impuissant et par-dessus le marché, se montre arrogant ? Il faudra être frappé de myopie pour passer sous silence toutes ces incapacités aux entraves sur le processus de développement et de démocratie de la nation, puisqu'on ne parle guère du nouveau modèle sociétal, concerté et élaboré par les constituantes intellectuelles et sociales du royaume, encore moins du champ démocratique et politique ! Disons sans se faire démentir, ce bilan ne fait en effet, le brin de doute de sa déficience en matière de transcendance sociale, l'épine dorsale de la prospérité, la qui étude et la stabilité du pays !