Notre pays se lance résolument dans l'édification de son économie tambours battants. Il compte se positionner parmi les nations huppées dans cette dynamique tous azimuts. Cependant, il ne cesse de buter au niveau de sa capacité de mener une autosuffisance alimentaire en matière de marché interne destinée aux foyers les plus démunies de la société. Il faudra bien reconnaître que l'entrain du Plan Maroc Vert, lancé à Agadir en avril 2008, pour ériger une stratégie susceptible de se doter d'un levier de développement socio-économique au Royaume, s'est avéré en deçà des aspirations de la paysannerie marocaine et l'ensemble de la population. Plus d'une décennie après, on aurait constaté un fiasco total du PVM qu'on s'empresse de lui changer d'appellation pour devenir Green Génération, sans grosse incidence au profit de la majorité écrasante des consommateurs parmi les plus déshérités. Quoique le pays gagne en essor économique notamment dans ses deux branches industrielle et énergétique, il pèche atrocement par aspects de la sécurité alimentaire, puisqu'il a mené jusqu'ici, une politique agricole élective en faveur des bonnets de l'agriculteur de l'export. A fortiori, l'amputation frustrante et accablante aux dépens des petits paysans et des populations finit par infliger une panne affreuse à la souveraineté alimentaire dont les répercussions occasionnent une instabilité sociale au sein de petit peuple car le principal fondement de son existence subit un dysfonctionnement morbide. La nourriture pour l'intégralité des êtres, est non pas un luxe, mais une nécessité rudimentaire sur laquelle repose la politique émergente d'une nation respectueuse de sa population. Or, les décideurs de cet aspect vital se jouent de ce principe décisif, puisqu'en se folâtrant de la sécurité alimentaire, on ne fait que badiner avec la souveraineté politique. A présent, on se trouve acculé à importer des produits de la nourriture élémentaire, les céréales, les viandes, les huiles, le sucre, au moment où on en exportait il y a quelques années. Naguère, on mangeait à notre faim, aujourd'hui on reste tout le temps sur notre faim ! « L'appétit vient en mangeant et la soif s'en va en buvant ! », disait François Rabelais dans sa célèbre pièce de théâtre « Gargantua et Pantagruel ». Aujourd'hui, on ne peut nullement se permettre ce luxe pour la plupart des citoyens miséreux, depuis que le conflit d'intérêt se faufile dans les rangs des centres de décision pour faire de la politique ségrégative en faveur des nantis, au détriment des amoindris, tout en prétendant prôner « L'Etat Social ! ».