L'Office national des chemins de fer (ONCF) a annoncé lundi le lancement d'un appel à concurrence pour acquérir 168 trains, un ambitieux investissement d'un budget prévisionnel de 16 milliards de dirhams (MMDH). L'appel concerne 150 trains pour les services inter-villes, trains navettes rapides et métropolitains, ainsi que 18 trains à grande vitesse pour les extensions des lignes grande vitesse, indique l'ONCF sur son site web. « S'inscrivant en droite ligne avec la clairvoyante vision de SM le Roi Mohammed VI, ce projet structurant vise le renforcement du rail national en tant que choix privilégié pour une mobilité durable et inclusive », souligne la même source. Cinq ans après l'entrée en exploitation de la première ligne grande vitesse marocaine et africaine, « Al Boraq » ne cesse de confirmer que son succès n'est que le prélude de nouvelles épopées, visant à mieux connecter les territoires et offrir aux citoyens des formules de mobilités innovantes, plus sobres, plus rapides et plus intelligentes, fait savoir l'Office. Cette acquisition vise d'une part à accompagner la forte croissance du trafic voyageurs, à remplacer une partie de la flotte matériel roulant arrivée en fin de vie et d'autre part, assurer les liaisons sur la future extension de ligne à grande vitesse vers Marrakech, ainsi que le service de proximité, type RER dans les régions de Casablanca et Rabat. L'ONCF vise au-delà de l'acte d'achat de trains, à offrir une véritable opportunité de lancement d'un écosystème industriel ferroviaire marocain. Ce dernier aura des impacts innombrables sur les plans économique et social, en matière de création d'emplois, de renforcement du tissu industriel national, avec un taux d'intégration local qui permettra à terme de transformer le Royaume en une plateforme très compétitive au niveau continental et mondial. L'Office avait lancé en septembre 2022 un Appel à manifestation d'intérêt international (AMI) autour de cette acquisition dans l'objectif d'identifier des acteurs potentiellement intéressés par le projet, de stimuler la concurrence, en invitant plusieurs parties à exprimer leur intérêt, et conduire à de meilleures offres ou à des partenariats plus solides et de recueillir des informations sur les compétences, les ressources et les idées des parties intéressées, pour mieux concevoir le projet. A l'issue de cet AMI, l'ONCF a reçu dix expressions d'intérêt de la part de la majorité des constructeurs internationaux de matériel roulant. Aujourd'hui, l'ONCF avance dans la concrétisation de cet important projet, en lançant l'appel à concurrence qui s'articule autour de trois composantes, l'achat des trains, dont le planning de livraison s'étalera sur 4 ans entre 2027 et 2030, ainsi que le partenariat pour la maintenance (l'ONCF et le constructeur retenu, mettront en place une structure commune, qui sera chargée d'assurer pour le compte de l'ONCF, ainsi que les prestations de maintenance courante et industrielle des trains). La troisième composante concerne le développement industriel, le constructeur retenu devra porter un projet de développement industriel, à travers la construction d'une unité industrielle de fabrication et le développement d'un écosystème ferroviaire, de fournisseurs et sous-traitants avec une ambition à l'export, identique à ce qui a été réalisé dans les industries automobiles et aéronautiques. Eu égard à l'importance et à la complexité de ce projet, l'ONCF opérera, dans le cadre de cet appel à concurrence, à la procédure du dialogue compétitif, qui se déroulera en plusieurs étapes, conformément aux dispositions prévues par les règlements en vigueur. Si cet important projet a pour principal objectif d'offrir aux citoyens les meilleures solutions de mobilité durable, en cohérence avec le fulgurant développement que connaît notre pays, il va sans dire qu'il participe également à mieux préparer l'échéance sportive planétaire, qu'abritera notre pays conjointement avec l'Espagne et le Portugal en 2030.