Surpeuplement des établissements pénitentiaires Karim Ben Amar Le surpeuplement des établissements pénitentiaires pose désormais un réel problème à la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR). Le département de Mohamed Salah Tamek a fait savoir par le biais d'un communiqué que le nombre de détenus vient de dépasser la barre des 100.000, soit 60% de plus que la capacité de nos prisons. D'après la même source, la DGAPR a appelé les autorités judiciaires et administratives à trouver, urgemment, les solutions susceptibles de résoudre la problématique de la surpopulation dans les établissements pénitentiaires. Nos prisons sont surpeuplées. Préoccupée par cette situation, et désireuse de pallier cette problématique, la DGAPR dans son communiqué « demande aux autorités judiciaires et administratives de trouver dans les plus brefs délais les solutions susceptibles de résoudre la problématique de la surpopulation dans les établissements pénitentiaires pour éviter les dysfonctionnements ou les complications d'ordre sécuritaire pouvant découler de cette situation inquiétante, outre les problèmes liés aux conditions d'hébergement, de restauration, de soins de santé et d'accès aux programmes de réhabilitation et de réinsertion ». La même source indique que le nombre des pensionnaires des établissements pénitentiaires a atteint, en date du 07 août 2023, le chiffre record de 100.004 prisonniers. Notons que malgré les efforts soutenus déployés par la Délégation pour la modernisation et l'augmentation du nombre des prisons dans le Royaume, la capacité d'accueil de ces établissements ne dépasse pas actuellement les 64.600 lits. À titre d'exemple, et afin de mettre la lumière sur le sujet de la surpopulation de nos établissements pénitenciers, la DGAPR signale dans son communiqué que le nombre des détenus dans la prison locale d'Aïn Sebaâ à Casablanca (Oukacha), a atteint 10.877 prisonniers, alors que la capacité d'accueil ne dépasse pas les 3.800 lits. Encore plus alarmant, la DGAPR signale que le nombre de la population carcérale devrait continuer à augmenter à l'avenir. En cas du maintien de la cadence actuelle de détention et de l'absence des mesures nécessaires et urgentes pour remédier à cette situation, nos prisons risquent d'être encore plus encombrées dans les années à venir. Contacté par la rédaction d'Al Bayane, l'ancien bâtonnier d'Agadir, Me Abdellatif Ouammou a affirmé que « cette situation découle de la mauvaise gestion de l'autorité judiciaire ». « Les normes d'incarcérations ne sont pas respectées car les moyens ne suivent pas. De plus, les conditions de vie des détenus sont en incompatibilité avec la dignité humaine et cela entache considérablement l'image du respect des droits de l'Homme dans notre pays ». Et de conclure, « le surpeuplement de nos établissements pénitentiaires donne une mauvaise image de notre pays à l'international ».