Khalid Darfaf Les sorties médiatiques du président du Conseil de la concurrence, Mohamed Ourahou, concernant l'industrie du raffinage a suscité la colère du syndicat national des industries pétrolières et du gaz affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT). Pour cette instance syndicale, les propos tenus par le patron de cette institution indépendante, indiquant que « l'industrie du raffinage n'a aucun impact sur les prix des hydrocarbures », sont infondés, lit-on en substance dans un communiqué rendu public le 13 juin 2023. La même source cite dans ce sens le marché international où les prix des distillats légers et moyens (essence, kérosène et gasoil) sont plus élevés que les prix du pétrole brut. Un constat qui donne d'ailleurs raison à tous ceux qui défendent l'utilité de l'industrie raffinage et ses avantages pour l'économie nationale, laisse entendre le communiqué, tout en mettant l'accent sur la nécessité de se rendre à l'évidence qu'il y a « une séparation durable entre le marché du pétrole brut et celui des produits raffinés, notamment le gasoil, qui est le plus consommé par le Maroc ». Abondant dans le même ordre d'idées, le syndicat évoque le modèle de plusieurs pays qui sont dotés des raffineries et qui ne sont point des producteurs de pétrole brut à l'instar de la France et l'Espagne mais ils exportent leurs produits raffinés vers le Royaume. Il va sans dire, poursuit le communiqué, que l'industrie du raffinage remplit un rôle primordial dans le renforcement de la sécurité énergétique nationale et pourrait contribuer à mettre fin aux ententes sur les prix pratiqués sur le marché. Autrement dit, la reprise des activités la Samir va amplement profiter aux consommateurs marocains, surtout lorsqu'il y ait une forte présence de l'Etat aussi bien au niveau du contrôle que celui de la régulation du secteur. Il faut dire, toujours selon la même source, que l'explosion des prix des hydrocarbures est due à la suppression de la subvention des hydrocarbures, l'augmentation des marges de raffinage, l'augmentation de la TIC et du taux de la TVA sur les produits pétroliers (10%), sans omettre les marges bénéficiaires des distributeurs qui dépassent les 200% vu l'absence des conditions de concurrence et de contrôle du marché. Le syndicat s'est dit alors étonné de ce revirement incompréhensible du Conseil de la concurrence par rapport aux anciennes recommandations relatives au raffinage de pétrole, en faisant allusion au rapport du Conseil établi en 2019 où ce dernier a appelé les décideurs à « la réappropriation des clés de l'industrie du raffinage », sachant qu'à l'époque la marge de raffinage ne dépassait à peine les 5 dollars, précise le communiqué. En termes plus clairs, le syndicat estime que par ses déclarations, Mohamed Ourahou est tombé dans le piège des lobbys qui monopolisent le secteur des hydrocarbures. Il s'agit, en fait, des déclarations qui vont à l'encontre des principes du Conseil de la concurrence, insiste le communiqué.