Karim Ben Amar Aid Al Fitr approche à grands pas. Marocaines et Marocains sont friands de tenues traditionnelles. Dans l'Ancienne Médina de Tanger, les magasins de Beldi ne désemplissent pas. De toutes les tailles et pour toutes les bourses, Djellabas et Gandouras ont la côte. D'ailleurs, en raison de la forte demande, les ateliers de couture et les artisans mettent les bouchées doubles pour répondre à la demande grandissante des tenues traditionnelles pour le plus grand bonheur des commerçants, qui dépendent de cette période de l'année puisqu'elle représente une part conséquente de leurs chiffres d'affaires annuels. Dans la rue Es-Siaghine, les nombreuses boutiques de Beldi accueillent les clients venus acheter la Djellabas de l'Aïd. Seuls ou accompagnés d'enfants, les acheteurs défilent tout au long de la rue, espérant tomber sur le coup de cœur. Au cours de notre tournée, nous avons relevé surtout la présence de clients marocains qui, à l'approche de l'Aïd, ont été touchés par la fièvre acheteuse, parents et enfants, refont la garde-robe Beldi . « Nous sommes actuellement confrontés à une forte demande de la part de notre clientèle, a déclaré Mohamed, un commerçant de Beldi. « Les tenues traditionnelles, notamment les Djellabas, sont très demandées par nos clients. En prévision de l'Aïd Al Fitr , nous proposons une large panoplie d'articles ». Et d'ajouter, « il faut noter qu'en termes de tendance, les couleurs ont beaucoup de succès auprès de nos clients qui s'intéressent de moins en moins à la Djellaba traditionnelle que porte le marié ». Précisant que sa marchandise est faite à la main, Mohammed souligne que « les artisans locaux s'efforcent de livrer des produits de haute qualité à leurs clientèles. Certains d'entre eux ont même créé des designs uniques pour se démarquer sur le marché, et ça marche puisque les nouvelles générations préfèrent la touche de modernité ». Soulignant que « nous proposant cette touche sans pour autant dénaturer ou malmener notre habit traditionnel que nous chérissons. Durant les dix derniers jours du mois Sacré, et plus précisément la veille de la nuit du Destin, la demande s'accroît. Pour pallier à cette forte demande, Mohammed assure que pour tous les commerçants de la Médina, le seul souci est de satisfaire les besoins et envies des clients ». Quant aux prix, notre interlocuteur informe que les Djellabas réalisés à la main oscillent entre 600 et 3000 Dhs, tandis que les Gandouras commencent à 150 Dhs pour arriver à 700 Dhs. « Pour les Jabador (ensemble qui se porte sous la Djellaba ou la Gandoura), ils coutent entre 250 Dhs et 600 Dhs », indique Mohammed. Pour être tiré à quatre épingles, il ne manque plus que la paire de babouches et les chaussettes blanches. « Les babouches jaunes classiques débutent à 80 Dhs. Les plus chers, de qualité supérieure, sont affichées aux prix de 500 Dhs », poursuit le commerçant. À la fin de notre rencontre, l'interlocuteur a signalé la présence des concurrents existants sur la marché et qui grappillent année après année des parts. « Il est malheureux de voir certains consommateurs opter pour les grandes surfaces et les magasins en ligne. Tout cela pour trouver des Djellabas moins chères, mais, il ne faut pas se mentir, la qualité est nettement inférieure puisque le produit n'a pas été fait par des artisans avec des années de métier ». Il est vrai qu'acheter une Djellaba « made in China », c'est un peu tiré par les cheveux.