Le « Collectif Autisme Maroc » a appelé au soutien des familles des personnes autistes pour supporter le coût élevé de ce handicap. Le soutien des familles des personnes autistes passe par « l'accélération de la mise en place d'un système de soutien social, d'encouragement et d'appui prévu par l'article 6 de la loi cadre n° 97.13, pour protéger et promouvoir les droits des personnes handicapées, afin d'aider les familles à supporter le coût élevé de l'autisme », a indiqué le Collectif dans un communiqué, à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme (2 avril). Le Collectif a recommandé de produire tous les textes réglementaires qui donneraient effet à la loi n° 97.13 visant à protéger et à promouvoir les droits des personnes en situation de handicap, et de mettre en œuvre le chantier de l'adéquation de l'arsenal juridique et réglementaire actuel avec le cadre normatif international pour les droits de l'homme et les droits des personnes handicapées, outre l'adoption et la mise en œuvre des politiques publiques intégrées qui donnent la priorité à l'autisme et adoptent le croisement et la coordination des secteurs et des programmes pour assurer une application efficace et efficiente, tout en faisant participer, d'une manière effective, les associations concernées au processus de préparation, de mise en œuvre et d'évaluation. Il a également mis l'accent sur l'importance d'assurer des experts et des cadres nationaux médicaux, paramédicaux et éducatifs nécessaires aux personnes autistes dans les domaines de prise en charge et de la réadaptation et de promouvoir l'éducation aux valeurs et au respect des différences afin de corriger les représentations négatives et les perceptions stéréotypées qui empêchent les personnes autistes de jouir de leurs droits qui sont garantis par la Constitution et les conventions internationales. Conformément au thème de la Journée mondiale de l'autisme de cette année, qui concerne les contributions des personnes autistes dans les espaces personnels, professionnels, artistiques et politiques, et qui vise à soutenir l'acceptation de la différence des personnes autistes tout en étant convaincu que la différence est respectée comme faisant partie de la diversité humaine; de même, en se basant sur les engagements de notre pays à appliquer la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, et sur le préambule de la Constitution du Royaume, qui interdit toute forme de discrimination fondée sur le handicap, le Collectif Autisme Maroc « fait fièrement état de l'implication des jeunes autistes dans notre pays dans le processus de défense et de promotion de leur droits et le renforcement de leur participation complète et effective, dans le cadre l'autoreprésentation pour faire connaître l'autisme et ses manifestations et plaider pour la pleine jouissance de tous leurs droits ». Le niveau d'autonomisation acquis par certains jeunes autistes contribue à sensibiliser les acteurs, à changer les représentations négatives, et donne de l'espoir aux familles qui viennent de diagnostiquer l'autisme chez leurs enfants dans un avenir meilleur pour eux, a-t-il fait savoir, notant que tout cela n'aurait pas été réalisé s'il n'y avait pas ce dynamisme de la scène des droits de l'homme au Maroc. En effet, poursuit le Collectif, cette dernière a été caractérisée par l'accumulation d'actions de plaidoirie des familles et des organisations des personnes autistes depuis l'année nationale de l'autisme en 2005 ; à la fois en ce qui concerne l'offre d'un diagnostic précoce, la prise en charge précoce en éducation et en réadaptation, l'adoption des classifications internationales dans le diagnostic et l'évaluation, l'adoption d'approches comportementales éducatives efficaces, la défense ferme du droit à l'éducation inclusive, au travail décent, à la protection sociale et à la facilitation de l'éligibilité juridique de protéger leur dignité. Toutefois, ajoute le communiqué, compte tenu du Rapport d'étape de l'ONU de l'année 2019 concernant le Plan 2015-2030, qui souligne que les personnes en situation de handicap, y compris celles atteintes d'autisme, font face à de multiples difficultés, les privant de possibilités de vie et de droits humains fondamentaux, le collectif, tout en appréciant les efforts de l'Etat pour promouvoir, protéger et réaliser les droits des personnes autistes, souligne qu'en parallèle du progrès réalisé au cours de la dernière décennie il est préoccupé par le rythme de progression des droits des personnes autistes et de leurs familles. A cet égard, le Collectif demande aux acteurs publics concernés de « travailler davantage pour assurer la pleine citoyenneté aux personnes autistes dans une société inclusive qui reconnaît le développement de leurs capacités ». Il a, par ailleurs, expliqué que ceci passe par le fait d'assurer un diagnostic précoce, en particulier pour les enfants des régions rurales et éloignées, où il y a une pénurie notable des cadres spécialisés dans le diagnostic du trouble du spectre autistique, la détection des troubles qui l'accompagnent (épilepsie, problèmes digestifs, troubles du sommeil, etc.), ainsi qu'un manque de formation des cadres médicaux et paramédicaux qui sont dans les premières lignes dans la détection, la découverte et le diagnostic de l'autisme. A cela s'ajoute la mise en place et la généralisation de l'intervention précoce prévue par le décret d'application de la loi n° 65.15 des institutions de protection sociale, en tant que service de soutien de base, qui est crucial pour le développement des compétences des enfants autistes dans les domaines de la communication verbale et non verbale et l'interaction sociale, facilitant ainsi leur accès à une éducation inclusive et à une intégration sociale globale. Dans le même ordre d'idées, il a mis en lumière l'importance de la réalisation du droit à l'éducation des enfants autistes dans l'enseignement public et de ne pas l'attacher au degré de handicap qui renvoie à l'approche médicale alors qu'elle ne correspond pas à la nouvelle définition de handicap exprimée dans l'article 2 de la loi no 97.13 visant à protéger et à promouvoir les droits des personnes en situation de handicap et à l'article 11, qui prévoit le droit d'être accepté dans l'école la plus proche de la résidence de l'enfant et à l'article 25 de la loi cadre 51.17 de l'éducation, la formation et la recherche scientifique ; en plus du fait de veiller à ce que les services d'accompagnement scolaire soient fournis, à ce que les familles ne soient pas obligées de payer pour ce service, en particulier les familles démunies, et le considérer en tant que service public, en plus du fait de fournir des mesures facilitatrices raisonnables pour répondre à leurs propres besoins d'enseignement-apprentissage. Le Collectif a, en ce sens, insisté sur la facilitation de la participation complète et effective des personnes autistes à la vie sociale, économique, culturelle, artistique, sportive et politique, y compris le travail convenable et sur un soutien adéquat pour y parvenir, afin d'atteindre leur pleine citoyenneté, indépendance et vie décente, appelant au renforcement de l'autoreprésentation des jeunes filles et des jeunes garçons autistes au Maroc et à la consolidation de leur droit à la capacité juridique.