Toulouse, bien parti pour se maintenir en Ligue 1, poursuit sa route en Coupe de France, dont il a atteint le dernier carré grâce à son carton mercredi dans un Stadium à guichets fermés contre son voisin occitan Rodez (6-1), lanterne rouge de Ligue 2. Un festival offensif en forme d'hommage à Just Fontaine, auquel une poignante minute d'applaudissements a été consacrée avant la rencontre, dans la ville où il s'est éteint à l'âge de 89 ans. Le recordman du nombre de buts inscrits sur une seule Coupe du monde (13), dont une tribune du Stadium porte le nom, a été à la fin des années 1970 entraîneur de l'US Toulouse, ancêtre du TFC. Il n'aurait sans doute pas renié l'attaque de feu toulousaine, qui a tué d'entrée tout suspense dans ce derby d'Occitanie avec trois buts en l'espace de cinq minutes par Zakaria Aboukhlal (5), Branco Van den Boomen (8) et Thijs Dallinga (10). La défense aveyronnaise, aux abois sur chaque accélération adverse, en a concédé deux de plus en première mi-temps, inscrits par le « pitchoun » Fares Chaibi (21) et le Chilien Gabriel Suazo (38) — son premier depuis son arrivée à Toulouse au mercato d'hiver — d'une superbe reprise. « On a été archi-nuls. On était en perdition à chaque fois qu'ils rentraient dans la surface. Sans notre gardien, on en prenait neuf ou dix (…) J'avais l'impression de voir des adultes jouer contre des enfants de 15-16 ans », a analysé, lucide, l'entraîneur du RAF Didier Santini. Son homologue toulousain Philippe Montanier s'est offert le luxe de préparer la réception de Clermont dimanche en L1 en faisant sortir dès la pause deux de ses cadres, le meneur de jeu néerlandais Van den Boomen et le latéral droit danois Mikkel Desler. Ça n'a pas empêché son équipe de corser l'addition dans le deuxième acte, avec un penalty transformé par Dallinga (51), auteur de dix buts toutes compétitions confondues depuis le début de l'année. Rodez, grâce à une belle frappe de Wilitty Younoussa, aura au moins sauvé l'honneur (69). Avec cette qualification tranquille pour les demi-finales, le « Téfécé », vainqueur de la Coupe de France 1957, aura l'occasion de pimenter la fin de sa saison alors que son maintien en L1, avec plus de dix points d'avance sur la zone de relégation, est quasiment acquis. « On ne s'est jamais fixé d'objectif, sauf d'aller le plus loin possible dans cette compétition en la jouant à fond. Cet état d'esprit nous a bien réussi jusque-là et on va continuer », a commenté Montanier, heureux d'écrire « une petite page de l'histoire du club ». L'aventure s'arrête là en revanche pour les Ruthénois après avoir fait tomber, à l'extérieur, deux clubs de L1, Monaco aux tirs au but (2-2, 5-4) en 32e de finale et Auxerre (3-2) en 8e de finale. Ils pourront désormais se concentrer pleinement sur leur objectif principal: le maintien en L2.