Après les négociations d'Aix-les-Bains entamées le 22 août 1955 ; et comme en ce jour,le 2 mars 1956, la France reconnait la fin du protectorat instauré en 1912 sur le Maroc. Quelques jours après, le 7 avril 1956, l'Espagne reconnait l'indépendance du royaume qui retrouve ainsi sa « zone Nord ». En marge de ces événements, dans la déclaration commune franco-marocaine on retrouve l'expression « de respecter et de faire respecter l'intégrité du territoire marocain » et dans celle hispano-marocaine, il est fait mention de la « volonté de respecter l'unité territoriale de l'empire. ». C'est pour souligner quelors des négociations concernant son émancipation de l'occupation coloniale, le Maroc n'a cessé de soulever la question de son intégrité territoriale. De même, la France autant que l'Espagne avaient connaissance de la persistance de cette revendication et de sa légitimité la plus probante. L'identité historique du Maroc s'est forgée depuis fort longtemps par le patriotisme de son peuple contre toutes les attaques venant de l'extérieur, comme il a pu imposer son respect sur la scène internationale depuis sa fondation en tant qu'Etat souverain. Au début du vingtième siècle, les visées des puissances européennes sur l'empire chérifien et leurs intrigues ont abouti au dépeçage du territoire marocain.C'est ainsi qu'il fut amputé et soumis au protectorat. Le peuple marocain, dans son ensemble, a ainsi concédé beaucoup de sacrifices pour que le Royaume puisse retrouver son indépendance du protectorat français, l'abandon de la « zone nord » par l'Espagne, le retour de la zone internationale de Tanger au giron national et la récupération de Tarfaya. Pour les férus des relations internationales, le professeur Mohammed Zniber relève dans un de ces articles que « les Nations Unies associent le cas du Sahara et d'Ifni » (Résolution 2072 ; 1965) alors qu'auparavant, en 1961, au sommet des Non-Alignés tenu à Belgrade, le Maroc rappelait que « les colonialistes espagnols continuent d'occuper des régions entières de notre territoire : Saguia El Hamra, Rio de Oro et maintiennent des enclaves dans le Nord à Sebta et Mellilia. ». La rétrocession d'Ifni s'effectue en 1969 et les provinces du Sud ne seront restituées au Maroc qu'après les accords de Madrid et la récupération de Oued Ed Dahhab. Ce processus concernant l'intégrité territoriale, prolongé dans le temps en fonction des relations internationales et des rapports de force du moment, en relation aussi avec le comportement néocolonial des anciennes puissances administratives est presque terminé. Son irréversibilité ne fait pas de doute même si notre voisin oriental se trouve contrarié et poursuit son animosité à l'encontre de tout ce qui est Maroc. Dans un monde qui se cherche, le peuple marocain est engagé pour la paix et le développement. Il consent tous les efforts nécessaires pour assurer sa sécurité et pour consolider son processus démocratique grâce au renforcement du front intérieur malgré les vicissitudes imposéespar les conséquences de la pandémie du covid-19, la guerre en Europe et les méfaits du néolibéralisme. Il reste engagé pour l'édification du Grand Maghreb et la paix sur le pourtour de la Méditerranée. Il contribue au co-développement en Afrique et participe autant qu'il peut à son émancipation économique, culturelle et politique. Il est de notre devoir de penser ànotre futur en rappelant les vérités historiques de la lutte de notre beau pays afin que demain serait mieux qu'aujourd'hui.