Attention, l'Argentine monte en puissance ! Au bord du gouffre après sa défaite inaugurale contre l'Arabie Saoudite, l'Albiceleste a facilement battu la Pologne (2-0) mercredi malgré un penalty raté de Messi et s'est qualifiée pour les 1/8 de finale du Mondial-2022, qu'elle abordera en favorite face à l'Australie. Commençons par ce qui fâche: Lionel Messi a raté un penalty, comme il en avait déjà manqué un lors du dernier Mondial en 2018 contre l'Islande. Plus précisément, sa frappe a été repoussée par la main très ferme de Wojciech Szczesny, déjà auteur du même exploit au match précédent face aux Saoudiens. Le grand gardien de la Juventus a été de très loin le meilleur joueur de son équipe mercredi, ce qui n'était pas très difficile au vu de la production abyssale de tous les autres, Robert Lewandowski compris. Isolé devant et souvent loin du but, ce dernier a fait ce qu'il a pu, c'est-à-dire pas grand-chose, avec les quelques pauvres ballons mal fournis par ses équipiers. Au bout du compte, le buteur de Barcelone et les siens verront tout de même les 1/8 de finale, à la faveur d'une meilleure différence de buts que le Mexique. Mais en punition de leur triste football, ils y affronteront les Bleus champions du monde. « C'était un groupe difficile, profitons-en, vous aurez du temps jusqu'à dimanche pour critiquer. On a perdu, ça n'était pas du bon foot, mais c'est une sensation douce-amère », a réagi le sélectionneur polonais Czeslaw Michniewicz. « On rejoue dimanche, ne nous enlevez pas cette joie », a-t-il ajouté. L'Argentine, elle, jouera dès samedi contre l'Australie et évitera le remake de 2018 contre Kylian Mbappé, Didier Deschamps et les autres, ce dont elle se remettra. Après avoir frôlé la catastrophe en chutant contre les Saoudiens et avoir évolué sur un fil contre le Mexique, elle a de nouveau semblé maîtresse de son jeu mercredi au stade 974 de Doha, où on a eu la confirmation que l'Albiceleste pouvait aussi compter sur la plus belle délégation de supporters de ce Mondial. Pour autant, le sélectionneur Lionel Scaloni n'a surtout pas voulu verser dans l'euphorie. « On n'est candidats à rien, on n'est favoris de rien. On est une équipe qui va se battre mais il ne faut pas croire qu'on va être champions du monde parce qu'on a gagné ce soir », a-t-il lancé. Mercredi, après la péripétie du penalty raté de Messi et après avoir déjà eu une demi-douzaine d'occasions avant la pause, l'Argentine a tout de même joué, si ce n'est comme une favorite du Mondial, au moins comme une des très bonnes équipes du tournoi. Dès le retour des vestiaires, l'équipe de Scaloni a frappé par Mac Allister sur un centre de Molina, au bout d'une action anodine qui a donné une assez bonne idée des limites polonaises (1-0, 46e). Le deuxième but est en revanche magnifique, inscrit au bout d'une immense séquence de possession et après un service d'Enzo Fernandez (21 ans) pour Julian Alvarez (22 ans), deux joueurs qui symbolisent la jeunesse et l'avenir de la sélection (2-0, 67e). Les Argentins ont ensuite déroulé et montré que la grande trouille qui les avait saisis au moment d'attaquer leur match face au Mexique était passée. Messi, bien sûr, regrettera son penalty manqué. Mais le capitaine et N.10, sans être époustouflant, a encore montré qu'il était bien le guide de cette Argentine qui rêve d'un troisième sacre mondial. Le génie gaucher a un peu tout fait, dicté le rythme du match, calmé les plus nerveux de ses équipiers et même relancé les encouragements en lançant un simple regard vers ses supporters après un raid magnifique (53e). Pour lui et les siens, un autre tournoi commence et l'Arabie Saoudite n'est plus qu'un souvenir, comme on se souvient qu'en 1990, l'Argentine avait atteint la finale après avoir perdu son premier match, face au Cameroun.