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Le Maroc a fait beaucoup d'efforts dans la modernisation de son écosystème financier
Publié dans Albayane le 31 - 10 - 2022

Alexandre Kateb, Fondateur et président de « The Multipolarity Report »
Propos recueillis par Zine El Abidine TAIMOURI – MAP
Le Fondateur et président du cabinet de conseil stratégique « The Multipolarity Report », Alexandre Kateb, a accordé une interview à la MAP à l'occasion de la Conférence internationale organisée par l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) en marge de la 47ème réunion annuelle de l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV), tenue pour la première fois au Maroc les 17, 18 et 19 octobre 2022.
Lors de cet échange, M. Kateb a livré son commentaire sur l'écosystème financier du Maroc dont il valorise les efforts de modernisation et le progrès de positionnement en Afrique, et envisage des perspectives prometteuses quant à son évolution prochaine vers de nouveaux instruments tels que le marché des produits dérivés accompagné de la mise en place d'une chambre de compensation. Parallèlement, le spécialiste a mis en exergue les moyens de placer le marché des capitaux au cœur de la croissance économique conformément aux recommandations du Nouveau modèle de développement (NMD).
Quel regard portez-vous sur l'écosystème financier du Maroc ?
Le Maroc a fait beaucoup d'efforts dans la modernisation et la mise à niveau de son écosystème financier au cours des vingt dernières années. Il y a eu une accélération de ces efforts au cours de la décennie passée et dans le contexte du plan de relance post-COVID.
Ces efforts se sont traduits par des résultats visibles. On peut citer à cet égard, l'accroissement du nombre d'émetteurs non financiers, la diversification des titres financiers et des supports d'investissement et de placement, avec l'introduction notamment des obligations sécurisées et d'un cadre régulant le financement participatif (crowdfunding), ainsi que de la montée en puissance de produits de gestion collective de l'épargne tels que les OPCVM et, plus récemment, les OPCI et les OPCC.
On constate également une baisse relative de la part des investisseurs individuels sur la Bourse de Casablanca, au profit des investisseurs institutionnels. Cela témoigne d'une plus grande maturité et augure d'une plus grande stabilité. Globalement, il y a une montée en gamme et une sophistication croissante de l'écosystème financier marocain qui conforte sa position en Afrique.
Quelques faiblesses demeurent néanmoins, comme la liquidité insuffisante de la Bourse de Casablanca, même si ce phénomène reflète aussi le tassement de la croissance économique constaté au cours des dix dernières années. Il y a également une insuffisance d'intégration régionale avec les autres Bourses du Continent africain.
Le projet African Exchanges Linkage Project, sponsorisé par la Banque Africaine de Développement, pourrait permettre de répondre à cette faiblesse, en connectant la Bourse de Casablanca aux autres places boursières africaines. Il faut également voir du côté de l'Europe et, pourquoi pas, des Etats-Unis.
Le marché des capitaux au Maroc est appelé à jouer un rôle majeur dans la relance économique conformément à la vision du Nouveau modèle de développement. Quelles sont vos recommandations dans ce sens ?
Le NMD mise en effet beaucoup sur le rôle des marchés de capitaux pour assurer le financement de ses différents objectifs et pour doubler, in fine, le rythme de la croissance économique, en la portant de 3% à 6%-7%.
Cela nécessite en effet de drainer des moyens financiers plus importants, mais surtout d'opérer une allocation de l'épargne vers des projets ayant un fort impact sur la productivité et la création d'emplois. Il faut envisager l'écosystème financier comme un continuum qui va du "love money" distribué par des "business angels" et du financement participatif – façon "tontine" de village ou façon "crowdfunding" moderne – à l'introduction en bourse, en passant par les crédits bancaires et les titres obligataires ou hybrides.
On peut bien sûr dynamiser tel ou tel segment – la levée de fonds propres pour les PME et ETI par exemple – mais si on ne considère pas cela comme faisant partie d'un tout, on n'atteindra pas les objectifs souhaités. Il faut donc mettre en place des indicateurs consolidés d'accès au financement et suivre l'évolution de ce tableau de bord stratégique, quasiment en temps réel. On ne peut pas faire l'impasse non plus sur la politique macroéconomique, et notamment sur la politique budgétaire.
Il y a un vase communiquant et un effet d'éviction entre le financement de l'Etat d'une part et les ressources accessibles aux entreprises d'autre part. Pour dégager de la liquidité et des marges de manœuvre futures, il est nécessaire de procéder à des choix : privatisation de certains actifs publics, réforme de la fiscalité pour mettre à contribution l'"épargne dormante" tout en incitant davantage l'investissement favorable à la croissance.
Le Maroc s'apprête à mettre en place un marché de produits dérivés ainsi qu'une CCP, Quelles sont vos premières impressions ?
C'est une évolution naturelle, étant donné que ce type de produits et d'instruments est indispensable pour répondre aux besoins des différents opérateurs et acteurs d'un marché financier ayant atteint un certain niveau de sophistication.
En effet, les produits dérivés (contrats à terme notamment) permettent de mieux gérer certains risques financiers liés à la détention des actifs financiers. Ils renforcent donc l'attractivité des produits sous-jacents, et ils permettent en théorie de drainer plus de fonds vers ces produits. Ils permettent également de développer la technicité financière des opérateurs de la place.
Néanmoins, ces produits comportent également des risques qu'il importe de gérer. Une CCP est indispensable pour limiter le risque de contrepartie associé à la détention de ces instruments, à travers la gestion centralisée et la compensation d'appels de marges et de garanties associés aux positions sur ces instruments.
La mise en place d'une CCP va donc contribuer à renforcer davantage l'attractivité et la robustesse de l'écosystème financier marocain, dans un contexte ou l'environnement international est caractérisé par un niveau de risque et d'incertitude sans précédent depuis 2008.


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