Si, après la Pologne, la Hongrie et la Suède, c'est l'Italie qui, à l'issue des dernières élections législatives qu'a connu le pays, est entrée de plain-pied, dans le groupe des pays de l'Union européenne dirigés par l'extrême-droite, la situation y est quelque peu différente dès lors qu'il s'agit, cette fois-ci, d'un « pays poumon du projet européen» qui, aux dires de Paul Quinio de «Libération», a fini par «céder aux sirènes brunes du national-populisme». Signant le recul des europhiles, la victoire de Giorgia Meloni a été saluée par un grand nombre de leaders politiques dont le positionnement va de la droite conservatrice à l'extrême-droite. Ce fut le cas notamment du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki qui a salué, sur Facebook, une «grande victoire», du Premier ministre nationaliste hongrois Vikror Orban dont le directeur politique a twitté « Bravo Giorgia ! Une victoire bien méritée. Félicitations !» ou encore de Beatrix von Storch, la vice-présidente du groupe AfD au Bundestag, droite populiste, anti-immigration, connue pour son opposition à l'Union européenne, qui a adressé ses «Félicitations à toute l'alliance». Or, si l'Allemagne attend de l'Italie qu'elle reste «très favorable à l'Europe , comme l'a rappelé, aux médias, le porte-parole du gouvernement allemand, Wolfgang Büchner, l'Union européenne et la France demeurent, pour leur part, très attentives au respect des droits humains et CNN déplore, de» son côté, l'élection du «gouvernement le plus à droite depuis l'ère fasciste de Benito Mussolini». Du côté de Paris, la Première ministre, Elisabeth Borne, s'est dite « très attentive » au respect des droits de l'Homme en Italie et au droit à l'avortement et, en lui emboitant le pas, le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares, a tenu à rappeler que «les populismes finissent toujours en catastrophe». Mais si face au scepticisme qu'elle a suscité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Italie, Giorgia Meloni, soucieuse d'arrondir les angles, a assuré que la coalition qu'elle va diriger entend gouverner «pour tous les italiens », il y a, pour la 'Libre Belgique', «des signes qui ne trompent pas» dès lors que «les félicitations les plus chaleureuses » qui ont été adressées à Giorgia Meloni «sont venues des formations d'extrême-droite et de droite nationaliste». De Paris c'est, bien entendu, le «Rassemblement national » et Eric Zemmour qui ont été parmi les premiers à saluer la victoire de «Fratelli d'Italia», alors que de Belgique ce sont «Vlaams Belang», une formation d'extrême-droite prônant le nationalisme flamand et l'indépendance de la Flandre mais aussi la N-VA qui se sont réjoui de cette victoire. Des Pays-Bas, Geert Wilders et Thierry Baudet ont chaleureusement félicité Giorgia Meloni, à l'instar des dirigeants de l'AfD en Allemagne et des nostalgiques du franquisme de «Vox» en Espagne. Nombreux sont aussi les médias européens qui ont dressé un parallèle entre les élections italiennes et celles qui ont eu lieu en Suède le 11 Septembre et qui se sont terminées sur la victoire de la formation d'extrême-droite des «Démocrates de Suède». Aussi, pour le journal «La Croix», les similitudes entre ces deux scrutins sont frappantes car, outre le fait que la dirigeante de « Fratelli d'Italia » et le leader des Démocrates de Suède ont pratiquement le même âge puisque Giorgia Meloni a 45 ans et que Jimmie Akesson a 43 ans, ils affichent tous les deux le même soutien à l'OTAN et accordent, l'un comme l'autre, la priorité au souverainisme, à la lutte contre l'immigration et à la préservation des traditions. Enfin, si «Le Soir», de Belgique, se demande si «l'implacable victoire de Giorgia Meloni ne marque pas une irrésistible poussée de l'extrême-droite sur le continent européen», il ne serait pas erroné de reconnaître que pour «booster» sa «modeste» présence au sein des parlements européens, l'extrême-droite est réellement en train de se «renforcer» et de monter en puissance mais attendons pour voir...