A l'annonce des résultats du scrutin législatif qui s'est déroulé ce dimanche 25 Septembre en Italie, c'est un certain Benito Mussolini qui devrait jubiler, de là où il est, car c'est la première fois, depuis 1945, qu'un parti post-fasciste arrive en tête en recueillant, selon les premières estimations de sortie des urnes, 26% des suffrages exprimés ; ce qui constitue un prodigieux bond en avant pour «Fratelli d'Italia», la formation politique de Giorgia Meloni qui n'en avait obtenu que 4,3% lors de la précédente consultation. A l'analyse des premiers résultats, il apparaît donc que la coalition formée par «Fratelli d'Italia» et les autres partis de la mouvance d'extrême-droite que sont «La Liga» de Matteo Salvini et «Forza Italia» de Silvio Berlusconi, aurait recueilli près de 47% des voix ; ce qui lui permet de rafler la majorité absolue dans les deux chambres du Parlement et donne l'occasion à Giorgia Meloni de devenir présidente du Conseil «in pectore» en devançant largement ses deux alliés et au politologue Lorenzo De Sio de déclarer que «les partis de la droite et leurs électeurs sont pragmatiques, à la différence de ceux de gauche... Ils s'unissent et votent sans état d'âme pour gagner». Mais bien que la «Liga» n'ait recueilli que 9% des suffrages, soit la moitié de son précédent score, et que «Forza Italia» ait plafonné à 8%, les deux formations sont, désormais, appelées à gouverner ensemble en dépit de leurs profondes divergences sur la guerre d'Ukraine, les finances publiques et le plan de relance européen. Appelé donc à prendre ses fonctions avant fin Octobre, le futur gouvernement se verra contraint de gérer la crise due à la flambée des prix au moment où le pays croule sous une dette représentant 150% de son PIB et constituant, ainsi, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. En face, en rassemblant moins de suffrage que «Fratelli d'Italia», la coalition progressiste menée par le Parti démocrate d'Enrico Letta est la plus grande perdante de ce scrutin en dépit de ses 19% après que son appel à faire barrage à l'extrême-droite soit resté lettre morte et, de son côté, le Mouvement 5 étoiles (M5S, anti-système) n'est pas mieux loti puisqu'il n'a recueilli que 15% des voix, soit la moitié de son score historique de 2018. Mais si, par ailleurs, Matteo Salvini s'est réjoui, sur Twitter, du fait que la coalition des droites ait eu un «net avantage aussi bien à la Chambre qu'au Sénat», en reconnaissant «la victoire de la droite emmenée par Giorgia Meloni, la vice-présidente » du Parti Démocrate, Deborah Seracchiani, a déploré, pour sa part, «une soirée triste pour le pays», intervenue deux semaines après la victoire, en Suède, du bloc conservateur comprenant les « Démocrates de Suède », un parti issu de la mouvance néo-nazie, qui en réalisant une forte percée est parvenu à se positionner comme première formation politique de Suède. Enfin, bien qu'il soit clair qu'en étant resté dans l'opposition à tous les gouvernements qui se sont succédés, en Italie, depuis les législatives de 2018, «Fratelli d'Italia» est parvenu à ne pas se «mouiller» et à s'imposer comme la principale alternative en passant d'à peine plus de 4% des suffrages à plus de 26%, rien ne permet, pour l'heure, d'affirmer que le bloc des droites va pouvoir diriger le gouvernement jusqu'à la fin de son « mandat » dans un pays où les coalitions sont toujours fragiles mais attendons pour voir... Nabil El Bousaadi