Par le décret en date de ce mardi 20 septembre, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui, en présidant aux destinées de la Guinée équatoriale depuis 43 ans, détient le record mondial de longévité au pouvoir des chefs d'Etat encore vivants – hors monarchies – a avancé de cinq mois la date de l'élection présidentielle qui se tiendra, désormais, le 20 novembre prochain, en même temps que les élections municipales et celles de la Chambre des députés et du Sénat. Reste à savoir, toutefois, si le chef de l'Etat, âgé 80 ans, va représenter, encore une fois, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), au pouvoir, parti unique jusqu'en 1991, qui détient 99 des 100 sièges de la chambre basse sortante et la totalité des 70 sièges du Sénat ou s'il se désistera au profit de son fils Teodoro Obiang Mangue alias «Teodorin». L'issue du scrutin ne faisant guère de doute, il est donc quasi-certain que c'est le PDGE qui l'emportera et qu'il ne laissera que des miettes aux quelques mouvements d'opposition « tolérés » qui échappent encore à l'implacable répression régulièrement dénoncée par les ONG internationales. Ainsi, même le président équato-guinéen a aboli, lundi dernier, la peine de mort son régime est toujours accusé, tant par les ONG que par les chancelleries occidentales, de «bafouer» les droits humains en se rendant coupable de «détentions arbitraires», d'«exécutions extra-judiciaires» et de «tortures». Mais, comme à deux mois du scrutin nul ne sait encore lequel du père et de son fils va remporter l'élection et que les caciques du régime qui ne veulent, en aucun cas, voir le fils accéder à la présidence de ce petit pays riche en hydrocarbures, poussent le père à rempiler pour un nouveau mandat, c'est donc que la «bataille» s'annonce ardue et ce, d'autant plus qu'à la surprise générale, la tenue, il y a dix mois, du Congrès du PDGE qui devait introniser «Teodorin» ne l'a pas fait suite aux querelles qui eurent lieu entre ses partisans et ceux de son géniteur venu au pouvoir, en 1979, à la suite du coup d'état qui avait renversé son oncle Francisco Macias Nguema. Ainsi, bien qu'il ait été considéré, pendant longtemps, comme étant le dauphin de son père, le tout-puissant « héritier du trône » et redouté vice-président chargé de la défense qui fut omniprésent sur la scène politique équato-guinéenne ces deux dernières années, a réellement «perdu la côte» après avoir été condamné, en 2021, par la justice française, à trois années de prison avec sursis dans le cadre de l'affaire dite des « biens mal acquis». Enfin, bien qu'il soit pratiquement acquis qu'en l'absence d'une véritable opposition, c'est le Parti Démocratique de Guinée Equatoriale qui gardera les rênes du pouvoir à l'issue du scrutin du 20 Novembre prochain, attendons pour voir...