Docteur Hennou El Allali refoulée arbitrairement par la police française des frontières Najib El Amrani La crise des visas accordés aux Marocains désireux de se rendre en France a atteint, ces derniers jours, un niveau inédit. Certes, la tension provoquée par la décision du ministre de l'Intérieur français de réduire drastiquement le quota des visas accordés au Marocains remonte à septembre 2021, mais elle a pris, dernièrement, une tournure dramatique. En effet, la France a décidé d'étendre le zèle du pouvoir discrétionnaire de la police des frontières au droit d'interdire arbitrairement l'accès au territoire français aux Marocains détenteurs d'un visa en bonne et due forme. Pire encore, ils n'hésitent pas à leur intimer l'ordre de retourner immédiatement d'où ils viennent, arguant de prétextes purement bureaucratiques. Le comble est de faire subir cet excès de zèle bureaucratique à une femme octogénaire, militante politique, experte et consultante en droits humains reconnue mondialement, militante associative de la première heure : à femme engagée et une académicienne respectable de la trempe du Docteur Hennou El Allali. Cette dernière, menue d'un visa on ne peut plus légal, avait projeté de se rendre à Montpellier pour une visite personnelle et familiale, mais la police des frontières en a décidé autrement. Ils lui ont refusé la permission d'accès au territoire français et l'ont obligée rudement à retourner, le même jour, au Maroc, sous peine de détention provisoire. Pourtant, Dr Hennou Al-Allali Maamar, en sus de sa riche biographie professionnelle, politique et associative, disposait de toutes les « garanties » réglementaires et légales pour circuler librement dans le monde entier – si l'on veut correspondre à la mentalité sécuritaire bureaucratique de la nouvelle administration française. Avant le Dr Hennou Al-Allali, le refus de visa français a été étendu à des médecins, ingénieurs, opérateurs économiques, anciens ministres, journalistes, artistes et universitaires. On peut dire sans coup férir que le comportement des autorités françaises n'est pas une simple bavure administrative, mais l'expression pure et simple d'un chantage politique. Au vu des nombreuses crises et chevauchements dans les relations entre Paris et Rabat, et de l'imbrication des intérêts politiques, économiques ainsi que des nombreux liens et attaches entre les deux sociétés, de nombreux observateurs s'étonnent de cette insistance des autorités françaises à maintenir la tension et la crise entre les deux pays. Younes Maamar, fils de la militante Dr Hennou El Allali, a envoyé une lettre ouverte au président français sur ce que sa mère a subi sans aucune considération ni pour son âge sa santé ou sa dimension politique et académique. En résumé Younès Maamar a rappelé au Président Macron, qu'à force de tirer sur la corde, il risque de démolir « les ponts qui nous lient ». ( Voir en P3). Ce qui s'est passé n'est pas un cas individuel qui concerne le Dr Hennou al-Allali, mais fait plutôt référence à un acte d'inimitié, voir d'hostilité, des autorités françaises envers le Maroc et les Marocains, et il ne semble pas que Paris ait l'intention de s'en défaire de sitôt. Ce qui nous permet de soulever la grande question: Et après ? Où veulent-ils en venir ? Que veulent-ils faire de l'avenir des relations entre les deux pays et peuples ?