Attendons pour voir... Nabil EL BOUSAADI Les électeurs suédois ont été appelés aux urnes, ce dimanche 11 Septembre, après une campagne électorale durant laquelle les maîtres-mots avaient été l'inflation et la criminalité. Mais, si les sociaux-démocrates auxquels appartient la Première ministre sortante Magdalena Andersson qui, depuis plus d'un siècle déjà, avaient coutume de remporter les élections, ont toujours gouverné avec le soutien, plus ou moins affirmé, de la gauche radicale et des écologistes, les choses avaient commencé à changer, en 2006, lorsque les partis de droite étaient parvenus à s'unir pour former une coalition mais, surtout, en 2010, quand le parti des Démocrates de Suède (SD), extrême-droite, était parvenu à faire son entrée au Parlement au détriment des blocs de gauche et de droite qui avaient perdu des sièges ; ce qui avait compliqué la formation de majorités. Or, si après avoir remporté le scrutin en 2018, les sociaux-démocrates avaient mis plus de quatre mois à former un gouvernement, la grande question qui se pose, désormais, à la classe politique suédoise, est celle de savoir si, à l'issue du scrutin, de ce dimanche, la victoire va revenir à l'extrême-droite représentée par le parti des Démocrates de Suède puisque la campagne électorale a été focalisée sur l'insécurité et la violence des gangs alors même que les sondages le placent en deuxième position avec 20% des intentions de vote bien loin derrière les sociaux-démocrates qui recueilleraient 29% des suffrages mais devant les Modérés, le principal parti de droite, avec ses 18% d'intentions de vote. En outre, après avoir pendant longtemps refusé de gouverner avec les Démocrates de Suède ou de s'appuyer sur eux au Riksdag – le parlement monocaméral du royaume de Suède qui compte 349 députés – les partis de droite (Modérés, Libéraux et Chrétiens-démocrates) ne ferment plus la porte à une alliance avec l'extrême-droite et, d'après les derniers sondages, le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède, qui était un paria, serait même en passe de rafler une confortable et inédite deuxième place et de devenir, ainsi, la première formation d'un nouveau bloc des droites. C'est à ce titre, d'ailleurs, que le chef de file des Modérés, Ulf Kristersson a déclaré que s'il parvenait à accéder au poste de Premier ministre, il s'allierait aux Démocrates de Suède en dépit de leur « passé trouble » et que 64% des électeurs conservateurs et 78% des Chrétiens-démocrates se disent favorables à l'entrée de l'extrême-droite au gouvernement. Disons pour terminer qu'après avoir été, pendant de nombreuses années, un paria du paysage politique suédois, le parti des Démocrates de Suède semble avoir fait sa mue et s'être transformé en un poids lourd sans l'appui duquel la droite suédoise se trouvera dans l'incapacité de gouverner à l'issue des élections de ce dimanche et attendons pour voir....