Société Générale a publié sa première perte nette trimestrielle depuis deux ans en raison de sa sortie de Russie, mais ses résultats ont dépassé les attentes grâce à une croissance soutenue de l'ensemble de ses activités. La banque a également présenté de nouveaux objectifs à moyen terme, indiquant tabler sur une croissance de ses revenus d'au moins 3% par an en moyenne et sur une rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) de 10% d'ici à 2025. SocGen a essuyé une perte nette de 1,48 milliard d'euros au trimestre écoulé, contre un bénéfice de 1,44 milliard d'euros un an plus tôt. Ce résultat négatif intègre la charge de 3,3 milliards d'euros avant impôts déjà annoncée lors de la sortie du groupe de Russie, qui a conduit à la cession de Rosbank et de filiales d'assurance à Interros Capital en mai dernier. Hors éléments exceptionnels, le résultat sous-jacent a toutefois progressé de 12% au deuxième trimestre, à 1,51 milliard d'euros, et dépasse nettement le consensus des analystes, qui était de 1,08 milliard d'euros selon FactSet. Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires, a augmenté de 13%, à 7,07 milliards d'euros, alors que le consensus portait sur 6,48 milliards d'euros. Sur l'ensemble du premier semestre, Société Générale affiche une perte nette de 640 millions d'euros, mais le résultat sous-jacent a progressé de 16% et le PNB a augmenté de 15%, à 14,35 milliards d'euros. Contrairement à BNP Paribas, Société Générale n'a pas significativement augmenté ses réserves pour faire face au ralentissement économique attendu dans les prochains mois et son coût du risque a baissé ces derniers mois (15 pb). Mais le groupe a déjà passé un total de 3,41 milliards d'euros de provisions sur encours sains, en partie héritées de la crise sanitaire, et n'a pas procédé aux reprises de provisions permises par la réouverture des économies. Cette somme, en hausse de 54 millions d'euros depuis le début de l'année, lui permettra d'absorber d'éventuels défauts de paiement de ses clients en cas de dégradation de la conjoncture. Après la perte constatée en Russie, SocGen a vu son ratio de fonds propres CET1 reculer à 12,9% des encours pondérés fin juin, contre 13,7% fin 2021. Ce chiffre reste supérieur de 3,6 points aux exigences réglementaires. A l'horizon 2025, la banque vise un ratio CET1 de 12% en intégrant l'impact comptable des accords de Bâle IV sur la réglementation bancaire. Cet objectif se base sur une politique de dividende prévoyant la distribution de 50% du résultat net sous-jacent aux actionnaires, rachats d'actions compris. SG vise par ailleurs une hausse de ses coûts inférieure à l'inflation, ainsi qu'un coût du risque d'environ 30 points de base en 2025.