Il y a à peine quelques années, on versait dans un langage entaché de superstition, au point de tomber dans un discours blasphématoire. On disait sans s'en rendre compte, que la cité martyre d'Agadir fut minée par la malédiction divine, car la malchance macabre s'obstinait, chaque fois à l'accabler, depuis le séisme de 1960. Depuis, la succession des responsables qui présidait à sa destinée allait également lui asséner une multitude d'avatars, tout au long de son parcours de refonte. Il en résultait que la ville qu'on croyait candidement se refaire la mue, s'estompait dans la désuétude macabre, par des conduites marquées de nonchalance et de tromperie assassines. Et puis comme par enchantement, une chance providentielle fut parvenue du ciel, au grand salut de la contrée damnée. Un nouveau venu que l'ancien chef de l'Exécutif « islamiste » avait arbitrairement congédié de l'agence du sud, refaisait surface, à la plus grande satisfaction de toute une région revigorée. Sans nul doute, était-il un tournant de taille qui s'opérait de fond en comble, dans les veines d'une métropole en pleine genèse. « Le style est l'homme ! », disait Leclerc de Buffon devant l'académie française en 1753, pour lui offrir un bel éloge. Certainement, le Wali de la région Souss Massa, puisque c'est de lui qu'il s'agit, en avait un et mérite très honnêtement qu'on lui dédie la même apologie… En tous cas, on avouerait sans en avoir le moindre repentir, que depuis son avènement, on se serait confessé sur l'autel d'une ville bénite, pour changer de ton vers un espoir recouvré. En cinq ans, la cité se métamorphosait au galop, dans tous les sens, par le truchement d'une manière de manager empreinte à la fois de malléabilité veloutée et de fermeté méticuleuse qui crevaient l'écran. Bien avant le PDU, on savait déjà que son sort allait se convertir, non pas à une filouterie de naguère, mais en réfection potentielle, par la remise en selle de tous les compartiments de la cité désemparée. Assurément, ce relooke qui commençait à prendre forme, avec nette maestria et profonde gestation, allait motiver le pouvoir central à se focaliser sur le dessein de la ville et reconnaître enfin son potentiel multidimensionnel, sous l'impulsion notoire du Souverain qui l'érigeait solennellement en « centre du royaume ». Cette consécration fut un déclic nodal pour une reconversion rapide, vers l'émergence, fondée sur la synergie et la cohésion de tous les multiples intervenants, joliment confortées par les valeurs du travail. D'autant plus que la ville déjà sinistrée, était victime, durant des mandats, de conflits et de calculs politiciens, à l'instant même où toutes les conditions étaient réunies pour faire de la cité une réelle entité métropolitaine. Il a fallu donc attendre la touche salvatrice d'un chef de file, réputé par ses aptitudes de stratège mobilisateur, pour lui assurer la renaissance escomptée. Dorénavant, on ne jure plus que par la vertu du travail assidu et de la stratégie avérée en vue de s'adjuger une place au soleil, comme disait l'illustre existentialiste français, Jean-Paul Sartre : « Il faudrait un double soleil pour éclairer le fond de la bêtise humaine ! »