Dans un contexte mondial marqué par une succession de crises, la politique accommodante de Bank Al-Maghrib (BAM) a encore une fois choisi de soutenir l'économie nationale, en maintenant le taux directeur à son niveau de 1,5%. Le Conseil de BAM, tenu mardi, a dévoilé ainsi les orientations de la politique monétaire de la banque centrale, dont la grande ligne tend vers l'appui à l'économie, à la croissance et à la création de l'emploi, en gardant inchangé le taux directeur, outil clé pour agir sur le coût de financement. Au moment où les Banques centrales du monde serrent la vis face à une inflation galopante, BAM a évité d'augmenter le taux directeur, eu égard à l'origine des tensions inflationnistes qui émanent de l'extérieur, ce qui réduit la marge d'intervention en matière de politique monétaire. Il s'agit principalement de la conjoncture internationale exceptionnelle marquée en particulier par l'enlisement du conflit russo-ukrainien, la persistance de l'inflation à des niveaux exceptionnellement élevés, le resserrement des politiques monétaires et la détérioration des perspectives économiques. Pâtissant de cet environnement et des conditions climatiques défavorables, l'économie nationale connaitrait cette année une forte décélération estimée à 1%, selon les prévisions de la banque centrale, d'où la nécessité de maintenir le taux directeur au même niveau pour soutenir la croissance économique. Le maintien du taux directeur inchangé donne, en outre, un signal sur la non durabilité de l'inflation et renforce la thèse du phénomène transitoire. C'est ce qui a été confirmé par les estimations de BAM, qui relève que le taux d'inflation devrait décélérer à 2% en 2023, après l'atteinte du pic de 5,3% pour l'ensemble de cette année. De son côté, la composante sous-jacente de l'inflation, qui atteindrait 5,2% en 2022, reviendrait à 2,5% l'année prochaine. La décision de maintenir le taux directeur toujours à 1,5% est « appropriée », selon le gouverneur de BAM Abdelatif Jouahri, qui a souligné qu'elle vise à soutenir l'activité économique, tout en suivant de manière vigilante l'évolution des indicateurs économiques aux niveaux national et international. Elle permettra également d'alimenter les banques et soutenir la croissance économique, vu que la situation économique interne n'a pas subi de grands changements. La maitrise de l'inflation demeure au centre des préoccupations de toute banque centrale, notamment dans un contexte marqué par de fortes tensions inflationnistes et un stress hydrique inquiétant qui ralentira la croissance économique, d'où l'intérêt de l'adoption d'une politique monétaire accommodante afin d'amorcer la relance économique et booster la croissance.