Ces derniers temps, on croit bien savoir que trois sites de la capitale du Souss seraient en passe de cession à des barons de l'immobilier entre autres, dont notamment l'opérateur qui vient de céder généreusement le légendaire cinéma Salam, histoire de « dédommager », illico, son geste gracieux. Il serait question du camping international situé sur le pittoresque boulevard Mohamed V, fastueusement remis à neuf, des abattoirs sis au quartier industriel sur la fameuse artère Al Moukawama, cœur battant de la ville en termes d'activités et du parc de la municipalité majestueusement logé sur l'avenue Cadi Ayyad. Or, sur ces trois lieux de prédilection, farouchement convoités par les « prédateurs » du foncier, on aura sans nul doute, l'intention d'échafauder, comme de coutume, une kyrielle de bâtiments à vendre pour des montants astronomiques. Il convient de rappeler que ces endroits huppés de la cité manque atrocement d'espaces verts et autres équipements publics à vocation sociale, comme confectionné ailleurs, en particulier dans le cadre du Programme de Développement Urbain, en cours de finalisation. A l'époque, en France, sous le règne de Napoléon III, on s'est résolument ingénié à aérer la cité des lumières par le préfet de la Seine, le baron Haussmann, quitte même à acquérir puis démolir des constructions dans le but d'élargir les artères et fonder des aires de loisirs et de détente, à l'image des champs Elysées et du Trocadéro, à titre indicatif. Par ces transformations de Paris sous le Second Empire, de 1853 à 1870, les travaux haussmanniens ont constitué une réelle modernisation d'ensemble de la capitale français. On se rappellera en fait, la fameuse expression émise par l'un de ces bâtisseurs français dont l'anticipation fait de Paris aujourd'hui le « paquet de chocolat » ou encore la « boîte à merveille », chère à Ahmed Sefrioui, célébrité marocaine de la littérature maghrébine. Le devenir d'une ville en chantier se devrait alors de s'inspirer de ces éminents futuristes, pour les générations à venir, à travers une reconstitution spacieuse et verdoyante. Imaginez un seul instant, la mise en verdure du camping réinventé sur la cuvette aux pieds des versants mitoyens et au joyau du téléférique dévalant le promontoire de la Kasbah exquise. Quel panorama de rêve! De même, reliant le jardin historique de Lalla Meriem, en réaménagement soutenu aussi, la mise au vert des abattoirs municipaux serait, à coup sûr une continuité majestueuse, une réelle bouffée d'oxygène pour cette population du coin. Même chose pour le parc municipal qui, à la différence des sites précédents, serait la seule soupape de secours à verdir à l'adresse des résidents qui ont constamment ouvert les yeux sur le béton et rien que le béton. Il vaut mieux y penser dès maintenant que plus tard, car après, la ville suffoquerait à mort et on serait contraint de restituer et anéantir les immeubles pour user des espaces destinés à l'aération et l'humanisation dans pas trop loin de quatre décennies de bétonisation criarde. C'est aux décideurs de la cité, à diverses compétences, plus spécialement la commune d'Agadir que préside une notabilité nationale influente, de s'atteler à préparer la cité de demain, par des choix et des décisions contenues dans le sillage du concept de la politique de la ville, mis en œuvre récemment dans le Royaume.