Première édition du Dialogue de Tanger Karim Ben Amar Le Dialogue de Tanger s'est déroulé dans la perle du Détroit du vendredi 10 au samedi 11 juin 2022. Organisé par le Projet Aladin, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, ainsi que l'Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC), et en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales, ce dialogue initié sous le thème « Vers une nouvelle lumière partagée » avait pour but de jeter des ponts de compréhension entre les cultures et les civilisations du monde. Les détails. Une partie du gotha mondial était à Tanger le week-end dernier à l'occasion de la première édition du Dialogue de Tanger. Coprésidée par le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, la présidente du projet Aladin, Leah Pisar et le haut représentant onusien de l'Alliance des civilisations, Miguel Angel Moratinos, cette première édition s'est déroulée entre le vendredi 10 et le samedi 11 juin. Initiée sous le thème «Vers une nouvelle lumière partagée», cette rencontre de haut niveau a connu l'intervention de plusieurs personnalités marocaines et étrangères. Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, a indiqué lors de sa prise de parole, que les échanges comme ceux du Dialogue de Tanger sont essentiels. D'après Nasser Bourita, « le monde a toujours besoin de réflexion libre, dépassionnée». Il préconise d'adopter « une approche décomplexée des sujets complexes, ainsi que de tolérance intellectuelle et de diversité de perspectives». Le chef de la diplomatie marocaine a aussi signalé que le Dialogue de Tanger peut marquer sa spécificité et faire la différence, en transcendant le «brainstorming» vers une prise en charge active des sujets discutés, ainsi qu'en pérennisant et en élargissant la réflexion. Il souligne aussi que ce rendez-vous international «doit rester créatif, jamais redondant; audacieux, jamais suiviste». Pour sa part, le conseiller de SM le Roi Mohammed VI, André Azoulay, a assuré lors de son allocution que «le Maroc constitue un carrefour des civilisations et un modèle de coexistence et de convergence de cultures et de religions». Et d'ajouter, «vous êtes réunis aujourd'hui à Tanger, vu que le Maroc a su trouver la voie et parvenir à ce consensus, qui est celui d'une nation et d'une société, en terre d'islam dans le monde arabe, qui dit la modernité». Dans un message vidéo diffusé lors de cet évènement, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a salué la ville de Tanger comme une terre de pluralisme culturel, civilisationnel et de savoir, ainsi qu'un lieu idéal pour discuter des relations et des problèmes communs des peuples. «Le monde fait face à de nombreux défis et problèmes qui nécessitent une coopération et une solidarité internationales, ainsi qu'un dialogue multilatéral, étant donné que les politiques fondées sur la violence, la haine et l'intolérance ont des conséquences désastreuses», a-t-il insisté. De son côté, le haut représentant de l'Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC), Miguel Angel Moratinos, a fait remarquer que la branche onusienne qu'il dirige accompagne le Projet Aladin et le ministère marocain des Affaires étrangères dans «la nouvelle aventure» du lancement du Dialogue de Tanger, en rappelant que le dialogue est la base de l'entente mondiale et de l'action diplomatique. Le haut représentant onusien a indiqué que l'UNAOC cherche à contribuer à l'identification d'une nouvelle architecture pour la paix, la sécurité et le respect dans le monde, ajoutant qu'elle peut servir de passerelle pour le dialogue et la compréhension entre les cultures et les civilisations. «Le monde que nous cherchons à construire doit inclure des mécanismes de solidarité régionale fondés sur de nobles valeurs humaines», a-t-il déclaré. Quant à Leah Pisar, présidente du Projet Aladin, elle a salué les efforts de SM le Roi Mohammed VI dans la promotion du dialogue, du rapprochement et du respect mutuel entre les cultures, appelant à combattre les racines et les manifestations de la haine et de la violence qui affectent le monde d'aujourd'hui. Elle a aussi plaidé pour à un dialogue ouvert, à l'écoute et au respect mutuel entre les différentes parties et à ouvrir une nouvelle voie vers un avenir radieux. Rappelant que c'est à l'unisson que les intervenants ont affirmé que cette initiative constitue un espace où les dirigeants de la planète s'engagent dans un dialogue ouvert pour définir les paramètres d'un avenir fondé sur les valeurs d'alliance, de solidarité humaine, de coexistence et de respect mutuel entre les civilisations et les peuples. Lors de cette rencontre, les participants ont discuté principalement des moyens de construire la paix à travers la culture, de l'importance des facteurs économiques dans la dynamique des relations entre l'Occident et le monde islamique, et des problématiques liées aux nouvelles technologies et au changement climatique en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que des perspectives, à court et moyen terme, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.