Les dernières déclarations tenues par la ministre actuelle de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, concernant le dossier de la Samir, ont provoqué la grogne du bureau exécutif du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole. La responsable gouvernementale, intervenant lors de la séance hebdomadaire des questions orales, lundi dernier, a affirmé que l'Exécutif n'envisage point de subventionner les prix des hydrocarbures et que la Samir ne va pas résoudre le problème. Des propos qui ont été condamnés et qualifiés de trompeurs voire provocants par le Front national de la défense de la Samir, lit-on en substance dans un communiqué rendu public. Il va sans dire, selon la même source, que les propos de la ministre sont synonymes d'une démission du gouvernement qui se décharge de ses responsabilités face à la flambée des prix du carburant et qui continue de perturber et de saper les efforts visant à réintégrer la société Samir dans le système énergétique national. Le Front national a même jugé que ce gouvernement se trouve dans une position qui contredit les intérêts suprêmes du pays et qui va de pair avec les lobbys financiers. Ainsi, il a invité le gouvernement de Akhannouch à un débat afin d'éclairer l'opinion publique sur la responsabilité avérée de ses ministres qui ont manqué à leur devoir celui de trouver les solutions possibles concernant le traitement de la hausse des prix des hydrocarbures ou encore la reprise des activités de la Samir. Encore plus, le Front national a appelé à l'ouverture d'une enquête élargie pour poursuivre tous les impliqués dans ce dossier depuis la privatisation de l'entreprise. Sur un autre registre, le communiqué précise que la mission du gouvernement consiste à protéger le pouvoir d'achat des citoyens et œuvrer à maintenir la stabilité. Abondant dans le même ordre d'idées, le Front a appelé le gouvernement à la mise en place d'un système de régulation des prix des hydrocarbures et ce sur la base d'une nouvelle formule qui garantit des « bénéfices légitimes » aux opérateurs privés tout en procédant à la réduction de la taxe. Et ce n'est pas tout, étant donné que le communiqué a mis l'accent sur la nécessité de l'adoption d'une taxe exceptionnelle permettant de recouper les « bénéfices obscènes », accumulés depuis la libéralisation des prix en 2015 par le gouvernement Benkirane en association avec le parti du chef du gouvernement actuel. Pour rappel, le bureau syndical unifié de la Samir affilié à la confédération démocratique du travail (CDT) a réitéré, il y a quelques jours, son appel au gouvernement pour une reprise immédiate des activités de l'unique raffinerie national. Le bureau syndical unifié a souligné que l'intérêt suprême de la nation nécessite une décision politique courageuse qui s'inscrit aux antipodes des lobbys bénéficiant de la situation actuelle. Le but escompté consiste à augmenter la capacité de stockage national afin de faire face au risque de rupture des approvisionnements et s'attaquer aux prix exorbitants et lutter contre les ententes internes et externes, a précisé le syndicat. Khalid Darfaf