Les enseignements du premier GP Le retour de Ferrari après plusieurs saisons à oublier et les difficultés des Mercedes: les principaux enseignements du Grand Prix de la saison de Formule 1 dimanche à Bahreïn, qui a fait entrer en course des monoplaces complètement nouvelles. Il faudra toutefois réévaluer ces enseignements, comme chaque saison, après plusieurs Grand Prix et les innovations que les écuries apporteront, chacune à son rythme. Sixième constructeur en 2020 après un accord avec la Fédération internationale de l'automobile (FIA) faisant douter de la réglementarité de son moteur, Ferrari signait son plus mauvais classement depuis 1980. La Scuderia a sacrifié 2021 pour se concentrer sur 2022, qui offrait de meilleures opportunités grâce au bouleversement du règlement technique de la F1. Avec un sans-faute ce week-end (pole, victoire et meilleur tour pour Charles Leclerc, doublé avec Carlos Sainz Jr), le pari est gagnant. « On est dans la bagarre pour le titre », se réjouit le vainqueur. Lui, pour l'heure, l'est un peu plus que son équipier qui, paradoxalement, sort de son « week-end le plus difficile avec Ferrari ». « Je ne suis pas encore au niveau » dans cette voiture, admet Sainz. En performance pure, Red Bull est sur les talons de Ferrari mais l'écurie vice-championne du monde des constructeurs a souffert de soucis mécaniques en course, jusqu'à l'abandon de ses deux voitures dans les trois derniers tours à cause d'un problème d'alimentation en carburant. Sans cela, le champion Max Verstappen aurait été 2e et son équipier Sergio Pérez 4e. Mais le Néerlandais ne s'inquiète pas de la fiabilité: « Le rythme est là, on s'est battu pour la pole et la victoire, ça n'est pas le problème. Il faut comprendre les ennuis qu'on a eus et, bien sûr, travailler sans relâche pour améliorer la voiture ». « On est vraiment en difficulté avec la voiture », admet Lewis Hamilton, qui aurait fini loin de la troisième marche du podium sans l'abandon des Red Bull. Lui et son patron Toto Wolff pointent leur manque de vitesse en ligne droite et l'aérodynamique de leur monoplace (traînée et manque d'appuis à l'arrière) plutôt qu'un déficit de puissance de leur moteur. L'Autrichien et son pilote s'affichent confiants de pouvoir y remédier mais « pas du jour au lendemain ». Derrière les trois « grands » constructeurs, les forces ont évolué à l'avantage des écuries motorisées par Ferrari, Alfa Romeo et Haas, avant-dernière et dernière en 2021 avec respectivement 13 points et aucun. « Le rythme est là, c'est une bonne base », remarque Valtteri Bottas, qui identifie les virages rapides comme la « faiblesse » à corriger de son Alfa Romeo. « Je ne dis pas du tout qu'on est proche du podium mais, lors d'un week-end fou comme ça peut arriver en F1, on devrait pouvoir le faire », ajoute Mick Schumacher pour Haas. On attendait McLaren, 4e l'an dernier et en progrès constants depuis trois ans. Las, sa MCL36 n'est « pas très rapide » et « difficile à piloter », regrettent Daniel Ricciardo et Lando Norris. L'Australien déplore un « manque de vitesse en ligne droite » qu'il relie à l'aérodynamique et pas seulement au moteur Mercedes. « On va essayer des choses pour la semaine prochaine » en Arabie saoudite, disait Norris dimanche soir. « Mais pas sûr que ça fonctionne déjà. » Outre la réduction des écarts de performance entre grandes et petites écuries, le changement de règlement, qui porte essentiellement sur l'aérodynamique des monoplaces, devait leur permettre de se suivre moins difficilement afin de faciliter les dépassements. « Ca s'est amélioré, c'est sûr. Ca n'est toujours pas facile mais bien plus qu'avant, ça va dans la bonne direction », assure le Français Esteban Ocon (Alpine). Dimanche, lui et son équipier Fernando Alonso jouaient dans la deuxième moitié du Top 10, comme l'autre tricolore Pierre Gasly (AlphaTauri) avant que sa monoplace ne prenne feu, le forçant à abandonner.