Une attaque de l'Ukraine risque de provoquer la rupture des contrats d'approvisionnement en gaz et en pétrole entre la Russie et l'Europe. Mais, la Russie pourrait se tourner vers la Chine pour compenser en partie la perte du marché européen. Néanmoins, le FMI Tire la sonnette d'alarme. Prix du pétrole, croissance de l'économie mondiale… Le conflit Russie – UE – Etats-Unis sur l'Ukraine risque de tourner au vinaigre, avec de fortes retombées à la clé, avertit le FMI. D'autant que le contexte est déjà très perturbé par l'envolée de l'inflation et les craintes sur les taux d'intérêt. La directrice générale du FMI monte au créneau, exhortant à une désescalade et au retour progressif à la paix. « A un moment de plus grande incertitude pour la croissance de l'économie mondiale, les tensions géopolitiques ne font que rendre la situation complexe et nous constatons déjà un impact sur les prix de l'énergie », a déclaré Kristalina Georgieva, interrogée par le Washington Post. « Une reprise durable de l'économie mondiale est nécessaire », a ajouté la patronne du Fonds monétaire international. Elle a appelé à une approche « pragmatique » pour mettre fin à ce conflit, éviter l'escalade et des sanctions de la part des Nations Unies et des Etats-Unis qui auraient « inévitablement » des répercussions pour le monde entier. Les effets sur le commerce international « La crise géopolitique en Ukraine a des effets sur le commerce international, sur les investissements directs étrangers. Elle a des conséquences sur les flux de capitaux internationaux et sur l'approvisionnement énergétique de l'Europe car l'Ukraine est un Etat par lequel transitent des livraisons d'énergie », détaille Mme Lagarde. Par ailleurs, souligne-t-elle, le programme d'aide de 17 milliards de dollars consentis par le FMI au pays ne sera pas suffisant. « L'Ukraine a besoin de bien plus que 17 milliards de dollars. Par exemple sous la forme d'aides bilatérales venant de l'étranger ou d'aides financières de la part d'autres organisations financières internationales », déclare Mme Lagarde, selon laquelle « la communauté internationale n'a pas le choix ». « Nous ne pouvons pas simplement dire que la situation est trop délicate pour pouvoir donner de l'argent maintenant », ajoute-t-elle. Les hydrocarbures : la guerre serait une calamité pour l'économie Le chauffage pourrait manquer au moment où les températures sont les plus glaciales, car l'Ukraine dépend encore du gaz russe pour sa consommation domestique. Faire la guerre signifie priver les entreprises ukrainiennes de main d'œuvre. Des perspectives qui plombent déjà le marché de la dette : l'Ukraine continue toutefois de bénéficier du soutien du FMI et de l'Union européenne. En contrepartie les bailleurs attendent un véritable assainissement de l'économie toujours vérolée par la corruption et l'omnipotence des oligarques. Des répercussions très négatives en Europe Le tiers de l'approvisionnement européen dépend de Gazprom. Si les ventes de gaz russe venaient à être interdites, cela pourrait déclencher en Europe la pire crise énergétique jamais connue jusqu'alors. Avec en corollaire, une forte inflation. De quoi faire vaciller les économies déjà ébranlées par la Covid-19. Le retour de la guerre aux frontières de l'Europe ne fera que des perdants, c'est pourquoi tous les pays concernés vont sans doute tout faire pour empêcher cette catastrophe.