Le secrétaire général de la FDT reproche au gouvernement de ne pas tenir ses engagements, soulignant que le 1er mai sera une occasion pour évoquer le souci des syndicats concernant le dialogue social. Un dialogue qui, selon lui, fait défaut de la confiance entre les deux parties, voire un dialogue qu'on peut qualifier de fragile, et sans véritables résultats, affirme-t-il. Al-Bayane : Qu'en est-t-il de la réunion qui s'est déroulée le 8 avril entre le gouvernement et les syndicats ? A. El Azzouzi : Cette réunion que le gouvernement a qualifiée d'une rencontre de consultation avait pour objectif la préparation au dialogue social de la session d'Avril. En fait, la rencontre a été une occasion pour faire une lecture de l'étape actuelle, et relever les diverses remarques. Précisons que le gouvernement a affiché sa bonne volonté pour dépasser les malentendus de l'étape précédente Quels sont précisément ces méfaits ? En premier lieu, le gouvernement a procédé et ce d'une manière unilatérale à la déclaration des résultats du dialogue social avec les syndicats avant que ce dialogue ne prenne fin. Evidemment un tel acte porte préjudice au dialogue. En deuxième lieu, le gouvernement, lors de la session d'octobre 2009, n'a donné suite qu'à trois points parmi neuf contenus dans le dossier revendicatif. Toutefois, on ne peut nier qu'il y avait quelques avancées notamment l'annulation des bas salaires, cependant plusieurs dossiers demeurent en suspens. Encore, il est à souligner que nous avons décidé de constituer une commission mixte entre le gouvernement et les syndicats, malheureusement cette commission n'a tenu aucune réunion jusqu'à l'heure. Comment les syndicats vont célébrer cette année le 1er mai ? Le 1er mai sera célébré cette année dans un contexte difficile, marqué par une augmentation flagrante des prix des produits alimentaires. Ce qui impacte négativement la petite bourse, et le coût de la vie des citoyens, notamment la classe ouvrière. Ce sera en outre une occasion pour évoquer notre souci concernant le dialogue social. Un dialogue qui fait défaut de confiance entre les deux parties, voire un dialogue qu'on peut qualifier de fragile, et sans véritables résultats. On s'est convenu de se réunir deux fois pas an, une rencontre au mois d'octobre, et une autre durant le mois d'avril. Or, le mois d'avril s'achève dans quelques jours, et hormis la réunion de consultation, rien n'a été fait. On était surpris à la dernière minute par une correspondance du gouvernement, faisant savoir qu'une réunion aura lieu dans la première semaine du mois de mai. Ce qui constitue une contradiction. Sachant, que lors de la réunion de consultation, les représentants du gouvernement nous ont informé qu'ils sont déterminés à faire réussir la session d'avril… Quelles sont vos revendications ? D'abord, traiter tous les points contenus dans l'agenda de la session d'octobre 2009, et passer aux sujets essentiels, en l'occurrence l'amélioration des revenus, la promotion exceptionnelle depuis 2003, la mise en place d'un nouveau régime de promotion, et la révision du statut principal, entres autres. Et en cas de refus du gouvernement ? Lors de la tenue de la réunion extraordinaire du dernier Conseil national, il a été confirmé le rôle qui échoit au Bureau central, celui de mettre en place un programme de militantisme, de prendre les mesures nécessaires et de gérer l'étape actuelle , et ce en coordination avec les Centrales syndicales. Selon vous, quelles sont les conditions d'un véritable dialogue social ? La condition sine qua non, est d'instaurer la confiance entre les diverses parties. Un véritable dialogue social devrait en outre être sanctionné par des résultats concrets, et l'application de tout ce qui a été convenu auparavant. La réussite du dialogue requiert aussi que tous les acteurs se mettent sur la même table : syndicats, gouvernement, patronat. Car il s'agit d'une mission collective dont chacun complète l'autre.