A l'image du nom qu'elle porte, Asilah (jadis appelée Zellis) est une ville authentique. Une réalité qui ne cesse de se confirmer au fil des années, d'autant plus que les manifestations qu'elle abrite s'assemblent mais ne se ressemblent jamais, chacun apportant son lot plus agrémenté que le précédent. Elle donne l'exemple d'une ville qui a su concilier et pactiser avec une réalité qui lui confère désormais un statut de cité de la culture. Car, pendant chaque été, Asilah vit une euphorie aussi bien idyllique qu'éphémère. Ils sont venus, ils sont tous là le temps d'un festival sous le soleil d'été, la ville s'arrache son droit de cité et s'impose comme lieu de prédilection d'une pléiade d'intellectuels, d'hommes politiques et d'artistes. Tous se ruent en masse vers Asilah dans le dessein de contribuer et d'analyser exhaustivement l'un des thèmes d'actualité qui cadre parfaitement bien avec la conjoncture nationale et internationale. Pendant ce week-end, par exemple, critiques d'art, philosophes et autres artistes étaient en conclave pour débattre de la valeur de l'oeuvre d'art. Des musées aux Maisons d'enchères internationales en passant par les traditionnelles galeries d'art, la situation du marché de l'art aussi bien au Maroc qu'à l'étranger était passée au peigne fin. Car en plus des exigences conjoncturelles et des soucis immédiat, le Moussem d'Asilah pousse la réflexion jusqu'aux frontières du philosophique. De l'artillerie lourde intellectuelle. Sur la même cadence, ce début de semaine s'annonce fort avec au menu, lundi après midi, une conférence sur la diplomatie et la communication interculturelle entre les peuples, avec la participation d'un parterre de personnalités de tous bords. Rehaussée au plus haut niveau par le message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants au «32è Moussem culturel international d'Asilah», placé sous le Haut patronage du Souverain, cette manifestation a aujourd'hui atteint son statut de maturité «culturelle» et se positionne sur l'échiquier des festivals les plus prestigieux de par le monde. En effet malgré l'exiguïté de la ville, sa joliesse luxuriante et sa position sur le littoral atlantique séduisent les visiteurs, même les plus exigeants. «Asilah représente pour moi la quiétude. La simplicité des habitants, leur hospitalité et l'accueil chaleureux que l'on reçoit à chaque coin de rue nous réconforte à plus d'un égard», confie à la MAP Bertrand, un touriste français qui a su joindre l'utile à l'agréable: tirer profit de ses vacances sous le soleil et orner son séjour d'une «plus value intellectuelle». A l'instar d'autres estivants Marocains et d'ailleurs Bertrand a eu l'occasion, grâce à ce Moussem, de faire du tourisme culturel qu'il n'a jamais programmé auparavant. Pour leur part, les membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger ne sont pas du reste. A Asilah, ils trouvent leur compte plus que garni: Un Moussem qui leur est très cher et qui ravive en eux la nostalgie et l'amour voué à une patrie qui les a toujours parrainés en leur offrant le meilleur d'elle. Bref, Asilah est une petite passerelle qui peut revendiquer son droit légitime d'être une cité de culture par excellence au niveau national et international. Elle s'est métamorphosée grâce à son festival devenu un rendez-vous incontournable qui se tient dans une «métropole culturelle» dont l'éclat dépasse d'ores et déjà les frontières.