Plus de quinze ans après l'inoubliable remontée de Liverpool en finale de la Ligue des champions contre l'AC Milan, les Rossoneri doivent à leur tour renverser une situation désespérée mardi (21h00), avec l'obligation de battre les Reds pour espérer s'inviter en huitièmes de finale. Grâce au succès arraché en fin de match chez l'Atlético (1-0) lors de la 5e journée, Zlatan Ibrahimovic et les siens (3e, 4 points) peuvent encore rêver d'une qualification au prochain tour. Mais la porte est étroite: ils doivent impérativement dominer Liverpool, déjà qualifié (1er, 15 pts), et espérer que le FC Porto (2e, 5 pts) ne battra pas l'Atlético (4e, 4 pts) lors de cette dernière journée. En cas d'égalité de points entre Milan et l'Atlético, si les deux équipes gagnent, la deuxième place sera attribuée à la différence de buts générale (actuellement favorable aux Italiens), puisqu'ils sont à égalité dans leur confrontation directe (2-2 au total). Décrocher les huitièmes, voire même la Ligue Europa en finissant troisième, aurait des allures de jolie « remontada » pour les Milanais, tombés dans un groupe très relevé pour leur retour en C1 après sept ans d'absence. Sans démériter mais manquant d'expérience, ils ont perdu leurs trois premiers matches. Un démarrage généralement synonyme d'élimination sauf rares exceptions, comme l'Atalanta lors de la saison 2019-2020, qualifiée avec seulement sept points acquis sur la phase retour – le total que vise Milan mardi soir. Il faudra pour cela réussir un exploit contre une équipe aux impressionnants états de service sur la scène européenne: cinq victoires en cinq matches, quinze buts marqués. Un exploit qui serait digne de celui des Reds lors de la finale 2005 à Istanbul, quand ils avaient remonté trois buts de retard sur Milan (3-3) avant de s'imposer aux tirs au but! Zlatan Ibrahimovic n'était alors qu'un jeune joueur de 23 ans (à la Juve). A 40 ans, c'est à lui qu'il revient de porter sur ses larges épaules le destin de ce Milan revenu au premier plan, leader de Serie A depuis ce week-end. Le géant suédois est resté sur le banc samedi contre la Salernitana (2-0), pour mieux se préparer pour ce sommet qui va réunir sur la pelouse de San Siro deux clubs comptant pas moins de 13 Ligues des champions (7 pour Milan, 6 pour Liverpool). A l'occasion de son 150e match européen en club, le Suédois espère ouvrir enfin son compteur en C1 cette saison, dans cette compétition où il n'a plus marqué depuis avril 2016 avec le Paris SG contre Manchester City (2-2, en quart de finale aller). Un but ferait de lui le joueur le plus âgé ayant marqué dans la plus prestigieuse compétition de clubs. Du match aller, où Milan (privé de son buteur suédois, blessé) avait bousculé l'équipe de Jürgen Klopp avant de s'incliner 3-2, l'entraîneur rossonero Stefano Pioli assure avoir retenu « quelques informations »: « Liverpool est l'une des meilleures équipes d'Europe, ils font bien circuler la balle mais savent aussi rapidement trouver la profondeur », se méfie-t-il. Et si Milan n'est pas forcément au mieux en défense, privée de son pilier Simon Kjaer, opéré du genou vendredi et forfait pour le reste de la saison, Liverpool n'est pas infaillible non plus, veut croire le technicien milanais: « Liverpool peut nous laisser quelques espaces, parce qu'ils ne sont pas pas impénétrables, ni imbattables, en phase défensive ». Message transmis à Ibrahimovic, celui qui depuis deux ans se charge de faire rêver Milan. « Ibra apporte de la magie, toujours », a encore souri le Suédois dimanche soir, invité de la Rai pour promouvoir son nouveau livre à peine sorti en Italie, rappelant qu'il espérait prolonger encore l'an prochain sa vie milanaise.