Vendredi, deuxième journée du festival de Casablanca, a connu la montée sur scène d'autres artistes. L'honneur est revenu cette fois-ci à la musique marocaine qui a volé la vedette durant les années 70 et le début des années 80. La scène d'El Hank, est parmi celles qui abritent ce festival, et a vu la production de Nass El Ghiwane, Lemchaheb et Jil Jilala. Ces trois troupes sont connues et reconnues non pas seulement à l'échelle nationale mais dans d'autres contrées du monde, du fait de leur musique sobre, qui revêt un grand sens, mais surtout qui sert à passer de nombreux messages, considérés comme dérangeants dans le passé. Par contre, le groupe anglais spécialisé dans la musique Rock est composé de John, Nao et Monz, diminutifs de Naofal et de Mondher . Ces derniers sont tout simplement originaires du Maroc, plus exactement de Tanger. Ce sont les membres phares de ce trio puisque Nao en est à la fois le chanteur et le bassiste et Monz le batteur. Un autre groupe qui porte le nom de Lazywall de plus en plus populaire en Grande-Bretagne a égayé de son côté la soirée. Le nom de « Lazywall » ou le mur paresseux, correspond en traduction en arabe à « sour el maâgazine », esplanade mythique de la ville de Tanger qui domine le port, la Medina et le Détroit de Gibraltar, là où les membres de ce groupe ont passé leur enfance. Plus loin à Sidi Bernoussi, Hatim Iddar et Jad Choueiri. Hatim a fait ses premiers pas au festival « Al fawz liloughnia » et continua ainsi sur sa voie en imitant des icônes de la chanson arabe tels Sayed Darouich, Oum Kaltoum, Asmahan ou encore Lotfi Bouchnak, En 2004, il chante dans « Malhamat al Qods » et charme par la suite le public avec sa voix de ténor lors de sa participation à Super Star 2005 au Liban. En 2007, il sort son premier single « Zay zamane ». Jad Choueiri est ce chanteur libanais qui charme plus les femmes, grâce à de nombreux tubes dont nous citerons la célèbre chanson “ oulli izzay”. Ce festival dont l'ambiance et depuis le premier jour de son lancement, connaît une affluence accrue de nombreux curieux qui viennent pour découvrir pour la première fois ce rendez-vous, ou bien des habitués qui ne font que perpétrer leur appui et soutien à l'essor que connaît le Maroc artistiquement et culturellement parlant. Une aire de création Bien avant et en fin d'après midi, s'est tenue dans le jardin de l'école supérieure des Beaux arts au boulevard Rachidi, une table ronde sous le thème “Espace public,un espace de création” Cette rencontre à laquelle a assisté le maire de la ville de Casablanca, Mohamed Sajid, était une occasion pour redonner un nouveau visage à la capitale économique du Royaume et mettre en relief certains sites qui, grâce à ce festival, deviennent de plus en plus connus chez la majorité des Marocains en général et les Casablancais en particulier. Dans une déclaration à Al Bayane, Mohamed Sajid, maire de Casablanca, a affirmé que le festival de Casablanca s'est installé dans l'inconscient collectif grâce à l'importance que le festival de Casablanca ait réussi à avoir du fait des moments de plaisir et de bonheur partagés par un nombre impressionnant de Casablancaises et Casablancais. La dernière édition de ce festival a réussi à attirer plus de 2,5 millions de spectateurs a ajouté Sajid tout en soulignant que cette manifestation est décentralisée par la répartition des scènes dans différents lieux et sites de la ville blanche. Répondant aux discours obscurantistes de certaines personnes, le maire de Casablanca a souligné que chacun définit un festival à sa manière “ notre pays a des talents connus et reconnus, c'est ce qui permet de positionner le Maroc comme un pays de tolérance et de diversité”. Pour, Neila Tazi, fondatrice du festival Gnaoua et directrice de A3 communication,, le festival de Casablanca se veut une occasion pour revaloriser certains sites de Casablanca et espaces de la ville, à travers les activités culturelles qui y sont organisées avec le partenariat de plusieurs organismes dont Casa Mémoires. Et Neila d'ajouter “ aucune ville ne peut s'épanouir sans la présence de l'élément culturel (…) il faut aider les capacités humaines en matière culturelle dans notre pays. Pour Tazi, les islamistes qui disent que les festivals ne doivent pas être organisés au Maroc, utilisent ce discours à des fins politiques et locales “ penser que la culture est le centre des problèmes et fléaux de la société et tout à fait faux, il existe d'autre points sur lesquels on devrait se pencher pour développer davantage notre pays. La culture façonne les mentalités et les projets de société, il ne faut en aucun cas la sacrifier”. La veille de la clôture du festival de Casablanca a vu également défiler une mosaïque de stars de la chanson. En effet, durant la soirée du Samedi, Ganga Vibes, le groupe Darga ou encore Mix Master Mic ont égayé le ciel d'El Hank de Casablanca. A la place Rachidi, Sahara Génération et Beat Assaillant se produisaient en même temps, acclamés par des centaines de Marocains, venus de toutes les villes et même de l'étranger pour admirer ces festivités. Même ambiance sur les scènes Sidi Bernoussi et Ben M'Sik où se sont produits respectivement, les lauréats de studio 2M, le chanteuse libanaise Haifa Wehbe, El Hajjaoui, Settati et Bouchaib Ziani; Jusque là le festival de Casablanca a été une grande réussite, marquée par le sens de responsabilité et de goût raffiné. Le Maroc a prouvé que c'est un pays de tolérance et de modernité. Clôture en apothéose Pour clôturer en beauté le festival de Casablanca dans sa sixième édition, un gigantesque feu d'artifices a été organisé dans la nuit de dimanche à lundi, à la plage Sidi Abderrahmane de Casablanca avec un public des plus nombreux, venu contempler ce beau tableau qui a donné au ciel de la capitale économique du Royaume, mille et une couleurs. Cette dernière journée a été également marquée par une multitude de concerts organisés dans divers sites de la ville. Le festival de Casablanca a donc pris fin, rendez-vous l'année prochaine avec de nouveaux concerts et toujours la même ambiance festive et conviviale, dignes d'un Maroc qui se métamorphose et se modernise, tout en préservant ses traditions et sa culture d'ouverture et de tolérance envers l'autre.